Wall Street en ordre dispersé, les indices volatils avec la fin du semestre
La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé jeudi en début de séance, les indices étant soumis à une forte volatilité à l'approche de la fin du semestre qui incite les investisseurs institutionnels à des repositionnements de dernière minute.
Vers 14H25 GMT, le Dow Jones prenait 0,58%, le Nasdaq cédait 0,14% et l'indice élargi S&P 500 montait de 0,15%.
"Ces derniers jours, on a vu le marché osciller entre rouge et vert à l'ouverture", a rappelé Quincy Krosby, de LPL Financial. "Mais jusqu'à présent, les indices résistent et on est toujours au-dessus du seuil important de 4.300 points pour le S&P 500."
Initialement, le marché avait accueilli fraîchement une série d'indicateurs confirmant la vigueur de l'économie américaine.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) a été révisé à 2% en rythme annuel au premier trimestre aux Etats-Unis, contre 1,3% précédemment, soit au-dessus du 1,6% attendu par certains économistes. Par ailleurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont reflué, à 239.000 contre 264.000 la semaine précédente.
"Ce chiffre nous rappelle que le marché de l'emploi reste tendu, ce qui augmente la probabilité d'un hausse de taux de (la banque centrale américaine) le mois prochain", a commenté Nancy Vanden Houten, d'Oxford Economics, dans une note.
Après avoir douté du discours offensif de la Fed, les opérateurs s'alignent progressivement sur son message et attribuent désormais une probabilité de plus de 40% au scénario de deux nouvelles hausses de taux d'ici la fin de l'année.
Le marché obligataire a, lui, mal réagi à la perspective de ce nouveau durcissement monétaire. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est envolé à 3,85%, contre 3,70% la veille, au plus haut depuis trois mois.
Côté actions, la place new-yorkaise était secouée par des rééquilibrages de positions à l'approche de la fin du semestre, une date importante pour les investisseurs institutionnels et gérants de portefeuilles.
"On voit beaucoup de choses bizarres à la fin d'un trimestre", a souligné Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors. "On n'aura pas une image claire du marché avant quelques jours et le retour du week-end du 4 juillet", fête nationale aux Etats-Unis, a renchéri Quincy Krosby.
Les capitalisations géantes de la tech reculaient sous l'effet de prises de bénéfice, que ce soit Amazon (-1,02%), Alphabet (-1,20%) ou Microsoft (-0,69%).
Même le fabricant de semi-conducteurs Micron souffrait (-4,06%), malgré des résultats supérieurs aux attentes, des commentaires enthousiastes sur le secteur et l'appétit pour l'intelligence artificielle.
Le secteur bancaire était en forme après la publication, par la banque centrale américaine (Fed), des résultats de tests de résistance annuels (stress tests), qui ont été meilleurs que l'an dernier pour la totalité des 23 principales banques américaines.
Bank of America (+2,60%), Wells Fargo (+3,43%) ou JPMorgan Chase (+2,71%) étaient tous recherchés.
Le revenant BlackBerry était recherché (+11,37%), après avoir doublé ses revenus sur un an grâce à un repositionnement stratégique qui a fait passer le groupe des smartphones aux logiciels de cybersécurité notamment.
A.M.Owen--TNT