Wall Street termine en ordre dispersé, la tech l'emporte sur la consolidation
La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée jeudi, l'appétit pour le secteur technologique triomphant de la correction en cours depuis le début de la semaine, sur un marché qui doute du discours offensif de la banque centrale américaine (Fed).
Le Dow Jones a cédé 0,01%, tandis que l'indice Nasdaq a progressé de 0,95% et l'indice élargi S&P 500 de 0,37%.
La séance avait démarré dans le rouge, laissant entrevoir une nouvelle journée de consolidation, la quatrième d'affilée, après plusieurs semaines d'ascension irrésistible.
Mais la tendance s'est retournée, entraînée par un attelage improbable de titres du secteur technologique et de valeurs dites défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture.
Le Nasdaq a été particulièrement soutenu par Amazon (+4,26%), qui a annoncé jeudi investir 100 millions de dollars dans un programme de relations clients dédié à l'intelligence artificielle (IA) dite générative, pour les aider à créer et gérer des applications de l'IA.
Dans son sillage, Apple (+1,65%) a enregistré un nouveau record du prix de son action. Le groupe de Cupertino (Californie) demeure néanmoins sous les 3.000 milliards de dollars, seuil dépassé en janvier 2022, car depuis, il a racheté et annulé des milliards de dollars d'actions, ce qui a fait baisser sa capitalisation boursière.
Le troisième mastodonte de la tech, Microsoft, a aussi eu le vent en poupe (+1,84%).
La place new-yorkaise a accueilli sans émotion les déclarations du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, qui a rappelé, devant une commission du Sénat, qu'une large majorité des membres de la Fed étaient favorables à plusieurs hausses de taux d'ici la fin de l'année.
"Si le marché monte avec ces propos, cela tient au fait qu'il ne croit pas" à une nouvelle série de hausses de taux, a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial, "tout comme il avait interprété sa conférence de presse du 14 juin", à l'issue de la dernière réunion de la Fed.
Les opérateurs tablent toujours majoritairement, comme avant la réunion de la Fed, sur un dernier relèvement en juillet, avant une pause jusqu'en 2024.
"Le marché pense que d'ici le 26 juillet (date de la prochaine réunion), nous aurons assez de données économiques suggérant que l'inflation a ralenti plus rapidement que prévu", explique l'analyste.
Sur le marché obligataire, les taux se sont tendus, mais sans sortir de la fourchette dans laquelle ils évoluent depuis deux semaines. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,79%, contre 3,71% mercredi en clôture.
Wall Street est plus insouciante qu'elle ne l'a été depuis des mois, comme en témoigne l'indice de volatilité VIX, qui mesure la nervosité des investisseurs, tombé jeudi à son plus bas niveau depuis janvier 2020.
A la cote, l'entreprise aéronautique Spirit Aerosystems, fournisseur d'éléments de fuselage et d'ailes pour l'industrie, a plongé (-9,43%) en raison d'un mouvement de grève dans son usine de Wichita (Kansas). La nouvelle a touché aussi Boeing (-3,05%), dont Spirit Aerosystems est un important sous-traitant.
Le fabricant de semi-conducteurs Micron a surfé (+0,68%) sur l'annonce d'un investissement de 825 millions de dollars dans l'Etat indien du Gujarat, qui va aller à la construction d'un site d'asemblage et de test.
Illustration d'un changement de répartition des portefeuilles, plusieurs valeurs dites défensives ont été recherchées, notamment PepsiCo (1,04%), Merck (+2,30%) ou Johnson & Johnson (+1,06%).
Le rééquilibrage ne bénéficie pas aux banques, qui ont connu un parcours difficile depuis le début de l'année. Jerome Powell a laissé entendre jeudi que les établissements de proximité pourraient être exemptés d'un renforcement de leurs ratios de fonds propres, imposé aux banques de taille majeure.
Les grands noms de la place, Bank of America (-2,14%), JPMorgan Chase (-1,93%) ou Morgan Stanley (-2,13%) ont tous reculé sensiblement jeudi.
D.S.Robertson--TNT