La RATP attendue sur les raisons de l'incident du métro parisien un an avant les JO
Les Jeux olympiques de Paris 2024 risquent-ils d'être bloqués par le métro? Un incident sur la ligne 4 du métro parisien mercredi soir, sur lequel la RATP doit encore s'expliquer en détails, a relancé les inquiétudes sur le réseau de transport francilien un an avant le début des épreuves.
Des centaines de passagers sont restés bloqués dans des rames bondées et surchauffées de la ligne 4 pendant deux longues heures, un incident qualifié de "tout à fait exceptionnel" par la RATP qui a diligenté une enquête interne.
"On est resté bloqués dans une chaleur insupportable", a témoigné auprès de l'AFP Oussama El Cherif, 19 ans, qui voulait rejoindre la station Odéon, au coeur de la capitale.
Après une longue attente entre deux stations, il s'est résolu, comme plusieurs autres passagers, à "marcher le long des rails" pour sortir.
Cinq rames automatiques "très pleines" ont été bloquées dans le tunnel de la ligne 4 à partir de 19H25, "des conditions hors normes qui n’arrivent quasiment jamais", a déclaré devant la presse Agnès Ogier, directrice des services ferrés de la RATP.
Parallèlement, toute la ligne 13 du métro a été bloquée entre 20H30 et 22H en raison d'une panne informatique. Les passagers ont été déposés en station et invités à changer d'itinéraire. Un train en panne en Seine-Saint-Denis perturbait aussi la circulation sur les lignes B et D du RER.
Ces incidents en cascade tirent la sonnette d'alarme à moins de 400 jours des JO, où plus de dix millions de spectateurs sont attendus.
L'offre de transports sera "prête" pour les Jeux, a assuré mardi le ministre des Transports Clément Beaune. L'extension de la ligne 14, qui reliera l'aéroport d'Orly à la station Saint-Denis-Pleyel, près du Stade de France, devrait notamment être prête au printemps 2024.
Mais il reste encore quelques points à régler dans le plan de transports, autour de Roland-Garros et du Stade de France. Des navettes supplémentaires pourraient être mises en place lors de ces semaines cruciales pour ne pas surcharger la ligne 9.
-"Extrêmement chaud"-
Selon Agnès Ogier, cet "incident tout à fait exceptionnel" est survenu "en pleine heure de pointe" dans des conditions "spécialement difficiles" pour les passagers alors qu'il "faisait extrêmement chaud".
Les pompiers de Paris ont envoyé six engins de secours aux stations Montparnasse, Saint-Germain-des-Près et Saint-Placide pour faciliter l'évacuation. Ils n'ont pas fait état de blessés, ont-ils précisé jeudi à l'AFP.
Le PDG de la RATP, l'ancien Premier ministre Jean Castex, a demandé une enquête interne qui aura pour but de "comprendre les éléments générateurs de l’incident, analyser la façon dont il a été traité" ainsi que "les délais" d'intervention afin "qu’un tel incident ne se reproduise pas", a poursuivi la directrice des services ferrés de la régie.
L'incident a fait suite à une "avarie sur un train" vers 18H20. Le blocage des rames (ou navettes dans le jargon de la RATP) dans le tunnel a contraint "les voyageurs à attendre" à l'intérieur "avant de pouvoir être évacués", selon la RATP.
La régie a indiqué qu'elle pourrait donner de nouveaux détails sur l'incident jeudi après-midi.
A l'été 2018, une panne sur la ligne 1 (automatisée aussi) avait déjà bloqué des milliers de passagers dans des rames surchauffées pendant de longues minutes. Les consignes d'évacuation avaient été revues depuis.
Avec des JO ayant lieu début août, la chaleur sera au rendez-vous: moins de la moitié des métros est équipée de ventilation réfrigérée (lignes 1, 2, 5, 9, les nouvelles rames de la 4 et la 11, et une partie de celles de la ligne 14). Le renouvellement des rames des autres lignes est prévu d'ici 2035, selon Ile-de-France Mobilités.
En attendant, les métros les plus anciens disposent d'une "ventilation naturelle", grâce à des ouvertures dans le toit qui permettent de faire circuler l'air.
ys-sc-myl-asl-tsz/ico/npk
F.Hughes--TNT