The National Times - Le taux de chômage demeure stable, à son plus bas niveau depuis 40 ans

Le taux de chômage demeure stable, à son plus bas niveau depuis 40 ans


Le taux de chômage demeure stable, à son plus bas niveau depuis 40 ans
Le taux de chômage demeure stable, à son plus bas niveau depuis 40 ans / Photo: © AFP/Archives

Le marché du travail continue de résister: le taux de chômage est resté stable au premier trimestre 2023, à 7,1% de la population active en France (hors Mayotte), son plus bas niveau depuis 40 ans.

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Selon les chiffres publiés mercredi par l'Insee, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) atteint 2,2 millions de personnes, diminuant à peine sur le trimestre (-7.000). L'institut, qui avait initialement fait état d'un taux de chômage de 7,2% au 4e trimestre 2022 l'a légèrement révisé à la baisse (-0,1 point).

Si l'on excepte le recul "en trompe l’œil" pendant la crise sanitaire, il faut remonter au premier trimestre 2008 (7,2%) et au deuxième trimestre 1982 (7,1%) pour retrouver des niveaux équivalents.

"Le chômage est ainsi à son plus bas niveau depuis 40 ans", a commenté auprès de l'AFP Yves Jauneau, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l'Insee.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt a aussitôt salué ces résultats sur Twitter, estimant qu'ils traduisent les "efforts pour atteindre l'objectif (du) plein emploi", soit un taux de chômage autour de 5%. Pour y parvenir, le gouvernement mise notamment sur la transformation de Pôle emploi en France Travail, avec un projet de loi qui doit être présenté début juin.

Pour Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les résultats "confirment la solidité du marché du travail".

"Les indicateurs sont bien orientés partout", ajoute-t-il, pointant notamment la hausse du taux d’emploi (rapport entre le nombre de personnes en emploi et le nombre total de personnes). Pour les personnes en âge de travailler (15-64 ans), celui-ci augmente de 0,3 point et atteint 68,6% sur le trimestre, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975).

Pour M. Jauneau "c'est le signe qu’avec une stabilité du chômage, l'emploi continue de progresser".

- "Petit point noir" -

Dans le détail, sur le trimestre, le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) diminue très légèrement de 0,2 point à 16,6%. Pour les 25-49 ans, il est quasi stable (-0,1 point) à 6,4%. Enfin, le taux de chômage des 50 ans ou plus rebondit légèrement sur le trimestre (+0,2 point) à 5,2 %, mais il reste inférieur à son niveau d’un an auparavant (-0,3 point).

Le taux de chômage de longue durée (au moins un an) est quasi stable (-0,1 point) à 1,8%.

Le "halo autour du chômage", soit les personnes désirant retourner sur le marché de l'emploi mais qui ne sont pas considérées comme chômeuses par le BIT (chercher effectivement un emploi et être disponible pour en prendre un), augmente en revanche de nouveau (+62.000 après +49.000 au trimestre précédent). La part du halo dans la population des 15-64 ans atteint 4,6 %.

C'est "le seul petit point noir", observe Mathieu Plane. L'économiste de l'OFCE estime qu’il "n’est pas forcément évident d’expliquer les raisons", alors que d’un autre côté, le sous-emploi baisse (-0,2 point).

M. Jauneau, y voit également "un peu un moins bon signal", mais relève que le halo reste "à un niveau relativement moyen".

Les prochaines prévisions de l'Insee pour l’ensemble de l’année 2023 seront publiées le 15 juin. En mars, l'institut prévoyait une stabilité du taux de chômage au premier semestre.

Pour l'OFCE, Mathieu Plane s’attend à un retournement du marché du travail au deuxième semestre. "On pense qu’on est un peu sur un plateau et que progressivement on aura une remontée du taux de chômage", pour différentes raisons: réduction des aides d'urgence, réduction de la voilure budgétaire, remontée des taux ou encore prime apprentissage moins généreuse...

Il relève que "dans ce contexte, avec une croissance qui est quand même relativement atone, ça paraît difficile de penser qu'on va continuer à créer beaucoup d'emplois et que le chômage va baisser", même si pour l'heure, "on surfe encore sur un marché du travail qui reste relativement solide".

W.Phillips--TNT