Sortie mondiale pour le dernier épisode de "Zelda", un des jeux les plus attendus de l'année
Après six longues années d'attente pour les joueurs, Nintendo lance vendredi le dernier épisode de "Zelda", la saga de jeux vidéo d'aventure-action du géant japonais, qui compte sur l'engouement autour de cette sortie pour muscler ses ventes.
Ce nouveau volet, intitulé "Tears of the Kingdom" ("ToTK"), déchaîne les passions depuis plusieurs mois, chaque extrait vidéo de ces nouvelles aventures de Link, l'elfe en tunique armé d'une épée, récoltant des millions de vues sur internet.
Suite de "Breath of the Wild", l'opus sorti en 2017 et reconnu comme l'un des meilleurs titres de la Switch, "ToTK" semble déjà convaincre les critiques: vendredi matin, il affiche une note moyenne de 97/100 sur le site Metacritic, à partir de plus d'une centaine d'avis de la presse spécialisée internationale.
Avantagés par le décalage horaire, les joueurs japonais étaient parmi les premiers à pouvoir se procurer le jeu en magasin vendredi, comme Yutaka Hirai, 30 ans, qui a fait la queue dès le matin avec plusieurs dizaines de personnes dans une boutique de produits électroniques à Tokyo.
"J'espère retrouver dans ce nouveau jeu les grands espaces à parcourir, l'aventure présents dans le précédent. Le monde était tellement vaste", a déclaré à l'AFP cet employé dans l'immobilier.
Mizuho Kawakami, 32 ans, avait elle téléchargé le jeu avant de se coucher pour pouvoir l'essayer avant d'aller travailler. "J'étais toute excitée. J'ai hâte de me lancer dans l'aventure et je vais sûrement y jouer tout le week-end", a-t-elle dit.
- "Comme un fou" -
Dans d'autres pays, certains magasins avaient décidé d'ouvrir dès minuit pour attirer les fans les plus ardents du jeu vidéo, et plus de 150 personnes se pressaient ainsi en pleine nuit devant une boutique parisienne.
"Je suis vraiment comme un fou en fait parce que, ce jeu, ça fait six ans qu'on l'attend", s'est réjoui Taylor Meguira, un étudiant de 19 ans. "Les jeux +Zelda+ m'ont accompagnée toute mon enfance et ma vie jusqu'à aujourd'hui", a confié de son côté Emilie Sastre, 18 ans.
La série mettant l'accent sur l'aventure et l'exploration a été créée en 1986 par Shigeru Miyamoto, créateur vedette de Nintendo et papa de personnages phares comme Mario ou Donkey Kong.
Elle s'est vendue au total à quelque 125 millions d'exemplaires dans le monde, inspirant des générations de joueurs mais aussi de créateurs de jeu.
"Il est difficile de mettre des mots sur ce qui fait l'aspect unique de +Zelda+", déclare à l'AFP Katsuhiko Hayashi, rédacteur en chef du magazine spécialisé Famitsu, une institution au Japon.
Il cite "les puzzles à résoudre, les éléments d'action, un univers propre" à la série.
- "Meilleure vente historique" -
Au tournant des années 2010, "Zelda" a connu une crise d'identité, illustrée par des épisodes de plus en plus linéaires, obligeant Nintendo à l'introspection pour réinventer la série tout en réintroduisant les éléments qui lui donnaient son âme.
Le résultat de ces réflexions a abouti à "Breath of the Wild", lancé en même temps que la console Switch et de loin le Zelda le plus vendu (29 millions d'unités) à ce jour.
"Ce jeu a vraiment placé la barre très haut pour le genre action-aventure en monde ouvert, et +Zelda+ est toujours au sommet du genre", pense M. Hayashi.
Nintendo compte sur le nouvel épisode de sa saga pour soutenir son activité sur l'exercice 2023/2024 commencé début avril, alors que les ventes de Switch - déjà dans sa septième année de commercialisation - sont attendues en net repli de 16,5%, à 15 millions d'unités, selon ses prévisions publiées mardi.
Le nouveau "Zelda" devrait être "de loin le plus gros contributeur aux ventes de Nintendo pour cet exercice", anticipe ainsi Serkan Toto, analyste du cabinet Kantan Games.
Pour Charles-Louis Planade, analyste chez Midcap Partners, il pourrait même devenir "la meilleure vente historique" de cette licence.
"C'est un jeu qui peut s'approcher du milliard de dollars de revenus, c'est très conséquent pour une société qui fait un chiffre d'affaires d'un peu plus de 10 milliards par an", dit-il à l'AFP.
mac-yk-qt-mch/fio
R.Hawkins--TNT