The National Times - Avant la finale au Stade de France, distribution de cartons rouges anti-Macron

Avant la finale au Stade de France, distribution de cartons rouges anti-Macron


Avant la finale au Stade de France, distribution de cartons rouges anti-Macron
Avant la finale au Stade de France, distribution de cartons rouges anti-Macron / Photo: © AFP

"De Nantes à Toulouse, pour Macron c'est carton rouge!" Avant la finale de la Coupe de France de football, samedi au Stade de France, des dizaines de militants syndicaux ont entrepris de distribuer aux supporteurs des deux équipes de quoi siffler le président de la République, pour sa réforme des retraites.

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A la sortie des stations de métro et de RER qui desservent l'enceinte sportive, les militants, un chapelet de sifflets rouges autour du cou, haranguent les voyageurs avec des slogans bien rodés.

"Et un sifflet pour Macron, un!" scande Jonathan sur un ton de bonimenteur de foire. "On a cotisé, on a le droit de se reposer ce soir!", proclame-t-il d'un air joyeux en tendant aux voyageurs sortant de la gare RER sifflets en plastique et prospectus barrés du slogan "carton rouge à la retraite à 64 ans".

Tout en avançant d'un pas vif vers le stade, la plupart des supporteurs se saisissent volontiers du carton et du sifflet. Et ceux qui ne le font pas gardent le sens de l'humour: à un militant qui l'interpelle en criant "Carton rouge pour Macron!", une supportrice nantaise répond "Carton jaune, plutôt", en arborant fièrement son maillot aux couleurs du FC Nantes.

Pour un jeune supporteur de Nantes, il faut "dissocier la politique et le football".

Mais dans l'ensemble, "ça se passe plutôt bien, les gens sont plutôt d'accord avec nous", constate Jonathan, fonctionnaire territorial de 37 ans et militant à la FSU.

- Sur l'air des "gilets jaunes" -

"J'ai eu aussi des réactions négatives, un monsieur m'a même répondu +carton vert pour Macron!+", concède-t-il. A l'inverse, "certains font des selfies avec le carton rouge", s'amuse le trentenaire.

Au moment où une imposante foule de supporteurs toulousains sort de la gare, dûment équipés d'écharpes violettes, les syndicalistes crient "Macron, démission!", ou s'enhardissent sur l'air des "gilets jaunes", devenu "Même si le préfet ne le veut pas, nous on est là!"

Car le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a tenté vendredi d'interdire la distribution des tracts et des sifflets aux abords du stade, affirmant craindre des troubles à l'ordre public.

A quelques heures du coup d'envoi, la justice administrative lui a donné tort: elle a suspendu son arrêté d'interdiction, y voyant une "atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester".

Tout en autorisant l'ensemble de l'action syndicale, le tribunal administratif n'a toutefois pas contesté l'interdiction des sifflets à l'intérieur du Stade, qui relève du règlement de la Fédération française de football.

Et de fait, une fois passée l'entrée, "on récupère tous les sifflets", glisse un responsable de la sécurité. Voire les cartons rouges: un jeune supporteur de Nantes, qui avait entrepris d'en distribuer une liasse dans les tribunes, se les est fait confisquer. "J'ai des consignes", a commenté le stadier. "Je suis comme toi, je suis contre la retraite à 64 ans, mais je fais mon taf".

Quoi qu'il arrive, à la 49e minute, "même sans sifflet, on est capable de faire du bruit", affirme Marco, un ingénieur de 23 ans, venu soutenir Toulouse. Pour sa compagne Emilie, 24 ans, "on a bien le droit, a minima, de siffler un président qui n'écoute pas son peuple".

R.Hawkins--TNT