Vosges: le suspect du meurtre de Rose garde le silence
L'adolescent soupçonné du meurtre de Rose, l'enfant de cinq ans tuée mardi dans les Vosges, garde le silence sur son geste et sera présenté jeudi à un juge d'instruction, a annoncé le procureur de la République d'Epinal.
Le corps de la petite fille a été retrouvé dans un sac plastique mardi dans un appartement de la commune de Rambervillers, quelques heures après que ses parents eurent signalé sa disparition aux forces de l'ordre.
Un garçon de 15 ans, déjà mis en examen pour viol sur mineur l'an dernier, a été placé en garde-à-vue pour meurtre sur mineur de 15 ans, a rappelé le procureur Frédéric Nahon lors d'une conférence de presse.
"Le mis en cause sera présenté cet après-midi devant un juge d'instruction du pôle criminel d'Epinal. Le parquet demande sa mise en examen des chefs de meurtre sur mineur de 15 ans (et son placement) en détention provisoire", a-t-il ajouté.
"A l'heure actuelle, nous n'avons donc (...) pas sa version sur les faits qui lui sont reprochés", a-t-il observé. "Lors de sa garde à vue et de son interpellation, le mineur n'a toutefois pas tenu de propos délirants ou laissant penser à des troubles psychiatriques".
Un expert a cependant conclu dans un rapport provisoire "à l'existence d'une altération du discernement et à sa dangerosité pour les autres", selon M. Nahon.
L'autopsie du corps de la petite victime aura lieu vendredi matin à l'institut médico-légal de Nancy. "On en saura plus sur les circonstances du décès et de l'existence ou non de faits de viol", a souligné M. Nahon.
"Pour le moment, je n'ai pas d'éléments allant dans un sens ou dans un autre", a-t-il dit.
Il a précisé que le suspect, âgé de moins de 16 ans, était passible de 20 ans de réclusion criminelle, et non de la perpétuité en raison de son âge.
- 'Obligation de formation'-
Dans un communiqué, le parquet avait indiqué mercredi que le jeune homme était mis en examen l'an dernier pour viol sur mineur et avait été placé pendant un an en centre éducatif fermé, soit le maximum légal.
La mère de la victime a dénoncé mercredi le fait que le suspect ait pu se trouver en liberté.
M. Nahon a précisé devant la presse que les victimes présumées de cette affaire précédente étaient deux garçons âgés de 10 et 11 ans. Les faits se seraient déroulés "dans une forêt à proximité de Rambervillers".
Depuis son retour à Rambervillers en mars dernier, il était soumis à une obligation de soins et de formation, sous la surveillance de la Protection judiciaire de la jeunesse. M. Nahon a souligné que le jeune homme respectait "les obligations qui lui étaient imposées".
"Les rapports rendus par les éducateurs concluaient d'ailleurs à une évolution positive du mineur tant dans le cadre du centre éducatif fermé qu'à domicile", a rapporté le procureur.
Mardi, la petite fille a disparu alors qu'elle jouait dans un square proche de chez elle où se trouvaient d'autres enfants.
L'enlèvement "n'a pas été retenu pour l'instant dans la mesure où il n'y a pas eu de violence" au vu des images des caméras de surveillance, selon M. Nahon.
- 'Isolement' -
Mais le suspect avait apparemment tenté d'attirer d'autres enfants peu de temps auparavant.
"C'est seulement quand ils ont eu connaissance des nouveaux faits qu'ils ont fait le rapprochement et dénoncé ces faits-là à la gendarmerie", a indiqué le procureur.
Interrogé sur la personnalité de l'adolescent, M. Nahon a précisé qu'il vivait "au domicile familial avec sa mère". Mais son "isolement ressort dès la première affaire".
Les parents sont séparés et la mère n'a pas d'activité professionnelle, a-t-il ajouté. "C'est une famille qui ne pose pas de problème particulier au niveau de la délinquance".
L'affaire a débordé jeudi sur la sphère politique, la Première ministre Elisabeth Borne la qualifiant de "drame épouvantable" et faisant part de "toute (sa) compassion aux proches de la jeune victime.
"En fonction de l'enquête il faudra en tirer toutes les conséquences", a-t-elle affirmé sur France 2.
Le président du RN Jordan Bardella a dénoncé sur BFMTV et RMC une "faillite de l'État".
V.Bennett--TNT