La Bourse de Paris termine dans le rouge, plombée par l'automobile
La Bourse de Paris a clôturé jeudi en baisse de 0,14%, le secteur automobile la tirant vers le bas tandis que le luxe poursuit son ascension, au cours d'une séance marquée par la prudence des investisseurs qui attendent les arbitrages de la banque centrale américaine.
L'indice vedette CAC 40 a lâché 10,73 points à 7.538,71 points. La veille, il avait établi un nouveau record en clôture à 7.549,44 points, son record absolu étant à 7.599,35 points.
En France, "aujourd'hui, il y a eu la détérioration du climat des affaires qui a reculé à 102 points en avril contre 103 en mars", souligne Eymane Cherfa, analyste de Myria AM. Cet indicateur permet de synthétiser l'opinion des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité.
Sur le terrain de la macroéconomie, "on commence à évoquer un potentiel point d'inflexion des marchés, mais l'heure était plutôt à la prudence aujourd'hui", a constaté Eymane Cherfa.
Le marché est dans l'attente des interventions de membres de la Réserve fédérale américaine puisqu'un ses gouverneurs, Christopher Waller, et la patronne de la Fed de Dallas, Lorie Logan, doivent s'exprimer jeudi après la clôture des échanges en Europe.
Il s'agit "de certaines des dernières interventions avant la période de silence" avant la réunion de la Fed de mai, et donc de la dernière chance pour les marchés de jauger comment la politique monétaire américaine va évoluer, note Neil Wilson, analyste chez Finalto.
Pour l'heure, en zone euro comme aux États-Unis, l'inflation se maintient à un niveau jugé encore trop élevé. Par ailleurs, mercredi le marché a été surpris par le niveau de l'inflation au Royaume-Uni resté en mars au-dessus de 10%, ce qui encourage la Banque d'Angleterre à poursuivre dans la voie du resserrement monétaire.
Renault lésé par Tesla
Renault a lâché la plus grosse perte du CAC 40: -7,97% à 33,70 euros. Le groupe a confirmé son rebond commercial jeudi en annonçant un chiffre d'affaires en hausse de près de 30% au premier trimestre, à 11,5 milliards d'euros, tiré par des hausses des prix auxquelles il n'entend pas renoncer, contrairement à certains constructeurs comme Tesla.
"Renault inquiète" les investisseurs sur "la durabilité de sa politique de prix", explique Eymane Cherfa. "La guerre des prix est passée au premier plan", a-t-il ajouté.
"Le fait que la demande de voitures électriques diminue n'aide pas non plus", a souligné Michael Hewson de CMC Markets.
Le luxe tirée par la Chine
"Le luxe est une façon de toucher une partie de la consommation en Chine, surtout pour les investisseurs qui ne veulent pas investir directement en Chine", estime Paul Jackson, responsable mondial de la recherche en allocation d'actifs d'Invesco.
Si la hausse des valeurs du luxe s'explique notamment par la reprise économique chinoise, les bons résultats du secteur ont achevé de tirer le prix des actions vers le haut.
Alors que le rouge dominait une bonne partie du CAC 40, les valeurs du luxe ont tiré leur épingle du jeu: Hermès a gagné 1,63% à 1.996 euros, LVMH a terminé en hausse de 1,30% à 896 euros, Kering a pris 0,72% à 576 euros.
L'Oréal, géant des cosmétiques, qui a annoncé une hausse de ses ventes de 14,6% au premier trimestre à 10,38 milliards d'euros après bourse la veille, a clôturé la séance en hausse de 1,72% à 429 euros.
Sartorius Stedim en difficulté
L'action de Sartorius Stedim Biotech (SSB), fournisseur de matériels pour le secteur biopharmaceutique, a chuté de 8,89% à 254,20 euros, dans la foulée de la publication de résultats en net recul au premier trimestre.
P.Barry--TNT