La Bourse de Paris encore plus haut
La Bourse de Paris a poursuivi son ascension vendredi au terme d'une semaine marquée par des records en série, entretenue par un secteur du luxe rutilant et des valeurs financières qui ont profité de la bonne tenue des résultats des banques américaines.
L'indice parisien CAC 40 a encore progressé de 0,52% à 7.519,61 points, --un nouveau record absolu-- et signé une cinquième séance de hausse consécutive.
Sur la semaine, il avance de 2,66%, un quatrième gain hebdomadaire d'affilée. La Bourse de Paris fait mieux que ses homologues européennes grâce au poids en son sein des entreprises du luxe, à la croissance toujours impressionnante.
La semaine a été ponctuée de bonnes nouvelles dont "une décélération sur la partie liée aux services" de l'inflation américaine mercredi suivi d'un recul supérieur aux atttentes des prix à la production aux Etats-Unis en mars, récapitule Florian Roger, responsable stratégie d'investissements à BNP Paribas CIB.
De quoi "donner du grain à moudre à la Fed pour qu'elle se positionne sur la fin de son cycle de hausses des taux".
"Une Fed en train de calmer ses ardeurs de durcissement monétaire et une économie qui ralentit sans que ce ne soit trop grave, cela donne un environnement qui n'est pas si mauvais pour les marchés actions", décrypte l'expert interrogé par l'AFP.
Plusieurs signes d'essoufflement économique se sont manifestés récemment, faisant craindre d'un côté des conséquences négatives sur les résultats d'entreprises et la croissance. Mais de l'autre, ces signaux sont aussi susceptibles de faire baisser l'inflation et donc de soutenir l'objectif des banques centrales.
Les ventes au détail en mars ont reculé de 1%, bien plus qu'attendu, ce qui a un peu refroidi l'enthousiasme des investisseurs outre-Atlantique.
La confiance des consommateurs aux Etats-Unis s'est pour sa part améliorée plus qu'attendu en avril, selon l'estimation préliminaire de l'Université du Michigan publiée vendredi, qui montre cependant une dégradation des anticipations concernant l'inflation.
Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, s'est montré vendredi favorable à une ou des hausses supplémentaires des taux directeurs, estimant que l'inflation restant bien trop forte, la politique monétaire devait être "encore resserrée".
En France, l'inflation a atteint en mars 5,7% sur un an, tirée par l'envolée des prix des produits alimentaires, son principal moteur, selon une estimation définitive revue en légère hausse vendredi par l'Insee.
Après LVMH, début d'année en or chez Hermès
Au lendemain de résultats étincelants chez LVMH, le groupe de luxe français Hermès a annoncé vendredi avoir réalisé 3,4 milliards d'euros de ventes au premier trimestre, soit une progression de 22% sur un an, grâce à tous ses métiers et sur toutes les zones géographiques, après une année 2022 record.
Les résultats confirment "la capacité d'Hermès à surmonter les tendances défavorables de la demande mieux que d'autres, en tirant parti de la grande désirabilité de sa marque et de ses listes d'attente", écrit Luca Solca, analyste de Bernstein.
L'action a gagné 1,52% à 1.975 euros, celle de Kering 1,30% à à 576 euros et LVMH 1,01% à 892,80 euros. Sur la semaine, leur progression respective est de 5,50% pour Hermès, 7,68% pour LVMH et 3,71% pour Kering.
Impulsion des banques
Les résultats des quatre plus grandes banques américaines, bien accueillis à Wall Street, ont soutenu le secteur financier européen après le stress bancaire de mars, dont Société Générale (+3,63%), BNP Paribas (+3,22%) et Crédit Agricole (+2,30%).
Q.Marshall--TNT