Un immeuble d'habitation s'effondre à Marseille, 5 blessés et des "victimes" attendues
"Il faut se préparer à avoir des victimes" a averti dimanche matin le maire de Marseille, après l'effondrement d'un immeuble d'habitation de quatre étages dans le centre de la deuxième ville de France, qui a fait cinq blessés selon un bilan provisoire.
Le drame, sans doute dû à une explosion mais dont les causes exactes ne sont pas encore connues, s'est produit vers 00H40 dans un secteur résidentiel en bordure du quartier de la Plaine, connu pour ses restaurants, bars et sa vie nocturne.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est attendu sur place dans la matinée.
L'effondrement "d'un immeuble au 17 rue de Tivoli a entraîné dans sa chute une partie des (bâtiments du) 15 et du 19" voisins, dont l'un menace de s'effondrer, a déclaré le maire Benoît Payan aux journalistes sur place.
Six heures plus tard, les opération de secours se poursuivent et "il faut qu'on se prépare à avoir des victimes dans ce terrible drame", a déclaré le maire alors que le jour se levait sur le quartier, bouclé par les forces de l'ordre.
Cinq personnes, résidents d'immeubles voisins, ont été blessées, et 33 au total prises en charge, mais aucun habitant du bâtiment effondré ne s'est manifesté, ravivant les inquiétudes sur le sort des occupants.
Aucune liste de disparus éventuels n'a encore pu être établie et les pompiers luttent toujours contre un incendie qui s'est déclaré dans les décombres, entravant les recherches, a souligné le vice-amiral Lionel Mathieu, commandant des marins-pompiers de Marseille.
Plus d'une centaine d'hommes, appuyés par de nombreux équipements, sont engagés, mais les équipes de recherches avec chiens n'ont pas pu entrer en action pour rechercher d'éventuels survivants, la chaleur étant trop intense.
"Nous essayons d’accélérer le mouvement car le temps compte", a souligné l'amiral Mathieu, alors que l'odeur de fumée persiste dans le quartier.
- "Tout a tremblé" -
Une course contre la montre est aussi engagée dans l'immeuble voisin, au numéro 15, "qui menace de s'effondrer" lui aussi, mettant en danger les secouristes, a souligné le maire.
"En ce moment on est en train de déblayer les immeubles à côté en prenant garde de ne pas mettre en danger la vie des personnes qui seraient vivantes à l’intérieur des décombres", a-t-il encore dit.
Au moment de l'explosion "tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l'immeuble est tombé sur la rue", a dit à l'AFP Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d'alimentation nocturne dans la rue où l'immeuble s'est effondré.
"Il y a de fortes suspicions qu'une explosion ait provoqué l'effondrement, mais il faut rester très prudent sur les causes à ce stade", a indiqué à l'AFP le préfet de la région des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, en précisant que le gaz pourrait être "une option possible".
D'autres immeubles de la rue ont été évacués par mesure de sécurité en cette nuit du long week-end de Pâques et leurs résidents accueillis dans une école en urgence, a précisé le préfet.
Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre et la police judiciaire est sur les lieux, selon le maire.
En novembre 2018, l'effondrement rue d'Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d'indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40.000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG.
Mais autant le maire que le préfet ont semblé écarter une insalubrité de l'immeuble dans un quartier plutôt connu pour ses restaurants, bars et son ambiance nocturne. "Il n'y avait pas d'arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n'est pas un quartier recensé comme ayant de l'habitat insalubre", a indiqué le préfet.
"A ma connaissance, il n’y a pas de problèmes particuliers sur cet immeuble. On n’est pas sur le cas d’une rue avec de l’habitat insalubre", a également affirmé le maire.
R.Campbell--TNT