Un vélo sur quatre vendus en France en 2022 était électrique
Après de folles années 2020 et 2021, liées à la pandémie de Covid-19, les vélos électriques ont continué de progresser en 2022 et représentent désormais plus d'un vélo sur quatre vendus en France.
738.454 vélos à assistance électriques (VAE) ont été vendus au cours de l'année (+12%), représentant 28% du marché, selon les chiffres publiés jeudi par l'Union Sport & Cycle, qui représente le secteur.
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"Ce chiffre est extraordinaire!" s'est félicité Jérôme Valentin, vice-président de l'organisation et dirigeant de Cycleurope, un des principaux producteurs français de vélos (avec les marques Gitane et Peugeot).
"On sort de deux années de crise sanitaire qui ont été très bonnes pour le vélo, et on s’attendait à une année de consolidation, avec un chiffre étale. Eh bien non, la demande n’a pas baissé", a souligné M. Valentin lors d'une présentation en ligne.
Les vélos électriques font la joie des vélocistes, les spécialistes de la vente et de la réparation des cycles, qui en distribuent la majorité. Si les grandes enseignes sportives (Décathlon, Intersport) avaient pris du retard, elles ont connu en 2022 une croissance inédite de leurs ventes, avec des gammes bien moins chères.
Bien plus chers que leurs ancêtres "musculaires", et fortement subventionnés, les VAE se sont vendus en moyenne à 1.965 euros.
Les vélos tout-chemin et les VTT électriques ont notamment connu une très forte croissance, tout comme le secteur de niche des vélos-cargos, capables de transporter enfants comme marchandises.
Au total, le marché français du cycle représente désormais 3,6 milliards d'euros, entre vélos électriques et "musculaires", maintenance et vente d'accessoires compris.
- La moitié aux Pays-Bas -
Le nombre de vélos vendus a pourtant baissé, à 2.596.199 unités (-7%). Car cette poussée des électriques s'est faite au détriment des vélos traditionnels (-13% de vélos vendus en 2022).
"Globalement, les grands pays du vélo (Pays-Bas, Allemagne) ont subi exactement les mêmes tendances, avec une baisse du vélo classique et une augmentation de la valeur du marché", a indiqué M. Valentin. "La baisse des vélos classiques est liée à une baisse des vélos à plus bas prix, soit les modèles enfant et d'entrée de gamme, chez les (grandes surfaces) multisports".
Les vélos de ville "musculaires" ont également reculé après de fortes augmentations au cours des dernières années, avec une "saturation" de l'équipement des familles, et un recours plus fréquent aux vélos d'occasion (la France compterait entre 30 et 35 millions de vélos dans les caves et garages).
Les seuls à progresser sont les "gravel", une autre niche de vélos rapides mais plus polyvalents que les vélos de route, et qui les ont un peu cannibalisés.
"C'est la réponse aux néocyclistes qui veulent arriver sur le marché de la route ou de l'aventure", a souligné Denis Briscadieu, président du groupe Cyclelab (magasins Culture Vélo). "Il correspond aussi à l'énième vélo dans le garage d’un cycliste assidu, qui après le vélo de route, le VTT et le VAE, achète un gravel".
La production de vélos en France a été de nouveau tirée par les électriques, à plus de 850.000 unités (+7%), et le secteur compte passer la barre des 900.000 en 2023.
Le gouvernement, qui prépare un nouveau plan vélo pour le printemps, a donné à l'industrie un objectif très ambitieux de deux millions de vélos produits en France en 2030, avec une filière intégrant toutes les pièces du vélo, comme dans les années 1980.
Les importations de vélos complets depuis l'Italie, la Roumanie, le Portugal ou Taïwan représentent encore la majorité du marché, mais elles ont baissé de 7% en 2022.
"Dans les 5 à 7 années à venir, on a un potentiel de croissance considérable" avec le vélo électrique, a souligné M. Valentin. "On a devant nous un marché de plus de trois milliards d’euros". En 2022 aux Pays-Bas, pour la première fois, plus de la moitié des vélos vendus étaient électriques.
M.A.Walters--TNT