Wall Street termine en légère baisse, distraite par l'affaire Trump
Wall Street a clôturé légèrement dans le rouge mardi après des prises de bénéfices dans un marché sans guère de volume, un peu distrait par la saga judiciaire de l'ancien président Donald Trump à New York.
L'indice Dow Jones a cédé 0,59% à 33.402,38 points, le Nasdaq, à dominante technologique 0,52% à 12.126,33 points et l'indice élargi S&P 500 0,58% à 4.100,60 points.
"Il y avait moins d'activité sur le marché aujourd'hui parce qu'on est tous un peu distraits par ce qui se passe avec Trump", a reconnu Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
A New York, Donald Trump a été inculpé et a plaidé non coupable de 34 chefs d'accusation dans le cadre de malversations liées à de l'argent versé à une star du porno, lors d'une audience pénale inédite.
"Même si c'est historique et que nombre de regards sont fixés dessus, cette affaire n'a guère d'impact économique direct et constitue un non-événement pour le marché", a commenté Hogan de B.Riley Wealth Management.
Les échanges, moins volumineux que la veille, ont donné lieu à des prises de profits "après la belle course de la fin du trimestre qui s'est terminé vendredi", a estimé Steve Sosnick.
Ainsi les titres liés à l'énergie, qui s'étaient envolés la veille avec le bond des cours du brut liés à l'annonce d'une réduction de la production par l'Opep+, ont retracé une partie du terrain gagné. C'était le cas d'Halliburton (-2,55%), de Schlumberger (-3,57%), de ConocoPhilips (-1,96%) et d'Exxon Mobil (-0,96%).
Des grands noms de la tech, notamment liés à l'intelligence artificielle, et qui ont beaucoup pesé dans la remontée du marché au premier trimestre, ont subi des ventes. Ainsi Nvidia a perdu 1,83%, les fabricants de puces ont faibli comme AMD (-0,71%).
Tesla qui avait chuté de plus de 6% lundi, a encore cédé 1,12% à 192,58 dollars alors que les investisseurs surveillent les chiffres des livraisons de véhicules du constructeur électrique. Celles-ci ont progressé au premier trimestre, mais au prix d'une baisse de tarifs qui pourrait se reproduire, craignent les analystes.
Son patron, Elon Musk a par ailleurs attiré les regards en changeant le logo de l'oiseau bleu de Twitter pour celui du chien mascotte de la cryptomonnaie Dogecoin. Le cours de la devise virtuelle s'est par conséquent envolé, alors qu'Elon Musk est déjà poursuivi en justice pour la promotion de ce jeton numérique.
Les investisseurs ont aussi digéré deux indicateurs mitigés.
L'enquête mensuelle JOLTS sur le marché du travail a montré que les emplois à pourvoir aux Etats-Unis sont tombés sous la barre des 10 millions en février, bien en dessous des prévisions.
Quelque 9,93 millions de postes sont à pourvoir, soit 632.000 de moins qu'en janvier et leur plus bas niveau depuis mai 2021.
Ce chiffre indique que le marché de l'emploi se refroidit, un objectif recherché par la banque centrale américaine (Fed), car cela implique moins de tensions sur les salaires et donc moins d'inflation.
La publication des commandes industrielles, qui ont faibli plus fortement qu'attendu en février à -0,7%, après déjà un recul de 2,1% en janvier, a pour sa part assombri l'humeur des investisseurs.
Enfin le secteur bancaire a de nouveau eu un accès de faiblesse, après l'avertissement de Jamie Dimon, pdg de JPMorgan (-1,34%) dans sa lettre aux actionnaires.
Il a estimé que la crise bancaire régionale n'était pas terminée et qu'elle aurait des répercussions dans les années à venir, même si elle n'a rien avoir avec les risques systémiques de la crise financière de 2008.
L'action de la banque californienne First Republic a chuté de 5,49%, celle de Western Alliance de 3,76%.
L'action Virgin Orbit, la société de Richard Branson spécialisée dans les lancements de petits satellites, a signé sa déconfiture plongeant de 23% pour ne plus peser que 0,14 dollar. L'entreprise s'est placée sous le régime américain des faillites mardi.
E.Reid--TNT