The National Times - Stop ou encore? Les Parisiens votent sur les trottinettes en libre-service

Stop ou encore? Les Parisiens votent sur les trottinettes en libre-service


Stop ou encore? Les Parisiens votent sur les trottinettes en libre-service
Stop ou encore? Les Parisiens votent sur les trottinettes en libre-service / Photo: © AFP/Archives

"Pour ou contre les trottinettes en libre-service ?" Les Parisiens ont commencé à voter dimanche matin pour trancher le vif débat sur la place de ces deux-roues électriques sur les trottoirs et le bitume de la capitale.

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Les bureaux de vote, pour la plupart regroupés dans les mairies d'arrondissement à l'occasion de cette "votation citoyenne" inédite à Paris, ont ouvert à 09h00 et doivent fermer à 19h00.

Les résultats sont attendus vers 22h00. Si la votation n'a pas de valeur légale, la maire socialiste Anne Hidalgo, qui a fait campagne contre les trottinettes en libre-service, a promis que le résultat l'"engagera".

Les trois opérateurs ont tout tenté pour éviter leur éviction, qui renverrait un signal négatif aux villes moyennes hésitant à autoriser ce service.

Y compris avec des méthodes controversées, comme en proposant une course gratuite le jour du vote, ou en recourant à des influenceurs sur les réseaux sociaux pour mobiliser leur jeune clientèle.

"En toute légalité", s'est défendu sur RMC Nicolas Gorse, directeur général de Dott, s'exprimant au nom des trois opérateurs.

Il a prévenu des conséquences économiques d'une interdiction, les trottinettes à Paris pesant pour 15% du chiffre d'affaires de Dott, qui emploie 800 personnes à Paris.

D'autres grandes métropoles comme Barcelone ou Montréal bloquent encore leur installation.

Les trottinettes électriques sont accusées par leurs détracteurs d'être abandonnées n'importe où dans l'espace public, de frôler à toute vitesse les piétons sur les trottoirs, ou de ne pas être si écologiques que cela en raison d'un mauvais bilan carbone supposé.

- "C'est dangereux" -

Parmi les votants interrogés par l'AFP dimanche matin, la majorité se sont prononcés contre.

"C'est dangereux, à la fois pour ceux qui les utilisent et pour les piétons", pense Françoise Granier, qui a voté contre les trottinettes en libre-service à la mairie du IXe arrondissement.

"On ne verbalise jamais!", s'est indignée cette médecin de 68 ans, déplorant pêle-mêle les incivilités des trottinettistes, cyclistes ou motards.

"Si c'était mieux encadré, je ne serais pas contre... mais on voit que les comportements sont fous", opine aussi Michaël Dahan, 50 ans, analyste fonctionnel dans l'informatique, qui a voté contre à la mairie du XIe arrondissement, fief de la gauche parisienne.

"Il n'y a pas un jour où je sors de chez moi sans risquer de me faire écraser!", a aussi affirmé Slavica Nicolosa, 73 ans, indignée de voir les trottinettistes rouler sur les trottoirs, ou à deux sur leur engin.

"Certes, il y a encore des infractions au code de la route et des comportements dangereux. Ca, il s'agit de l'humain, pas des engins", s'est défendu Nicolas Gorse au nom des opérateurs. "Ce qu'il faut, c'est éduquer, détecter, sanctionner."

Anne Hidalgo et son adjoint écologiste aux mobilités David Belliard ont tous deux appelé à voter contre, mais les partenaires de la maire ont montré peu d'entrain à faire campagne.

L'opposition de droite n'a pas appelé à participer au vote, déplorant que la mairie ne consulte les citoyens que sur un sujet "mineur".

"Y en a marre qu'on dise que c'est un moyen de transport de jeunes!", a dit Servane Gaxotte, 57 ans, une des rares électrices rencontrées par l'AFP à avoir voté pour.

Cette styliste du XIe arrondissement apprécie ce moyen de transport "vachement plus mobile" que le vélo, elle qui n'a pas la place chez elle pour avoir sa propre trottinette.

S.M.Riley--TNT