The National Times - Ukraine: le chef de l'AIEA attendu à la centrale nucléaire de Zaporijjia

Ukraine: le chef de l'AIEA attendu à la centrale nucléaire de Zaporijjia


Ukraine: le chef de l'AIEA attendu à la centrale nucléaire de Zaporijjia
Ukraine: le chef de l'AIEA attendu à la centrale nucléaire de Zaporijjia / Photo: © AFP/Archives

Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi est attendu mercredi à la centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine, occupée par les forces russes et dont la communauté internationale craint pour la sécurité.

Taille du texte:

M. Grossi et sa délégation doivent arriver sur le site dans la matinée et en repartir dans l'après-midi, selon l'agence Tass citant un responsable de l'opérateur russe Rosenergoatom.

Il s'agit de la deuxième visite de M. Grossi à Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire d'Europe, depuis le début du conflit en février 2022.

Arrivé en Ukraine en début de semaine, le chef de l'AIEA devra traverser la ligne de front pour pénétrer dans les installations sous contrôle russe.

L'AIEA dispose d'une équipe d'experts à l'intérieur de la centrale depuis septembre 2022. M. Grossi mène depuis plusieurs mois des consultations avec Kiev et Moscou pour mettre en place une zone de protection autour du site, régulièrement atteint par des frappes et victime de coupures de courant à répétition.

L'Ukraine estime pour sa part que seul un retrait de l'armée et du personnel russe de la centrale permettrait de garantir la sécurité nucléaire. Quant à la Russie, elle accuse Kiev de vouloir reprendre le site par la force.

Le 22 mars, M. Grossi avait averti que la centrale se trouvait dans un "état précaire". Selon l'AIEA, la "dernière ligne électrique de secours", endommagée depuis le 1er mars, reste "déconnectée et en réparation". Or, elle permet en dernier recours d'assurer la sûreté et la sécurité nucléaires à Zaporojjia, en refroidissant notamment ses réacteurs.

- "Jouer avec le feu" -

La centrale dépend de l'électricité fournie par une seule ligne externe principale de 750 kV, et tout dommage (sur cette ligne) entraînera la perte totale de toute l'alimentation hors site de la centrale, toujours selon l'AIEA.

Le 9 mars, la gigantesque centrale avait été coupée du réseau électrique ukrainien pendant 11 heures après une frappe russe. Des générateurs diesel de secours avaient été enclenchés pour assurer une alimentation minimale des systèmes de sécurité, selon l'opérateur ukrainien Energoatom, qui avait mis en garde contre le risque d'un accident nucléaire.

"On joue avec le feu", avait prévenu M. Grossi.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borell avait estimé pour sa part que "la Russie met en danger la sécurité de la totalité du continent européen, Russie incluse".

L'électricité est essentielle pour faire tourner les pompes assurant la circulation d'eau. Car il faut constamment refroidir le combustible des cœurs des réacteurs ainsi que celui placé dans les piscines d'entreposage, pour éviter un accident de fusion et des rejets radioactifs dans l'environnement, dans un scénario identique à celui de Fukushima au Japon après le tsunami de mars 2011.

Rafael Grossi et le président ukrainien Volodymyr Zelensky avaient déjà visité ensemble lundi une station hydroélectrique dans la région de Zaporijjia, chargée d'alimenter la centrale nucléaire en courant.

L'armée ukrainienne a recensé 18 raids aériens russes, trois frappes de missiles et 50 attaques au lance-roquettes multiples pour la journée de mardi, a indiqué mercredi matin l'état-major.

La Russie a par ailleurs relancé la rhétorique des menaces contre la Suède et la Finlande, candidates à l'adhésion à l'Otan, un diplomate affirmant que ces pays allaient devenir des "cibles légitimes".

"Après l'adhésion de la Finlande et de la Suède, la longueur totale des frontières entre la Russie et l'Otan va presque doubler", a fait valoir l'ambassadeur Viktor Tatarintsev dans un texte mis en ligne sur le site de la mission russe en Suède.

"S'il semble encore à quelqu'un que cela améliorera d'une manière ou d'une autre la sécurité de l'Europe, soyez certains que les nouveaux membres du bloc hostile deviendront une cible légitime pour les mesures de représailles russes, y compris celles de nature militaire", a averti le diplomate.

Les candidatures de la Finlande et de la Suède, qui tournent la page de décennies de neutralité puis hors des alliances militaires, sont une conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine.

A.Little--TNT