Immigration, commerce et Haïti au menu des discussions entre Biden et Trudeau
Des discussions délicates sur l'économie, l'immigration et Haïti sont au menu vendredi de la première visite présidentielle au Canada de Joe Biden.
Le programme sera chargé pour le démocrate de 80 ans qui n'avait pas pu se rendre dans ce pays voisin et allié juste après son investiture, comme le veut l'usage pour les présidents américains, en raison de la pandémie de Covid-19.
Joe Biden sera reçu peu après 15h00 GMT, pour une réunion de travail, par le Premier ministre Justin Trudeau qui l'a accueilli dès jeudi soir à son arrivée dans le pays. Il doit s'exprimer à 17H50 GMT devant le Parlement canadien.
Les deux dirigeants, qui se sont déjà rencontrés à de nombreuses autres occasions, donneront ensuite une conférence de presse à 19H45 GMT.
La relation entre Washington et Ottawa est infiniment plus cordiale que pendant la présidence de Donald Trump, mais les deux pays ont quelques points de friction.
Sur l'un deux, l'immigration irrégulière, la visite pourrait déboucher sur une avancée, assurent Radio-Canada et le New York Times.
Américains et Canadiens auraient trouvé un accord pour fermer le "chemin Roxham", une voie de fortune par laquelle environ 20.000 migrants sont arrivés l'an dernier au Canada, en contournant les points d'entrée officiels, depuis les Etats-Unis.
Ces arrivées ont provoqué un vif débat politique au Canada.
- Dépenses militaires -
A la Maison Blanche, on affirme comprendre les préoccupations canadiennes mais on signale que le sujet est également d'actualité aux Etats-Unis, dans de toutes autres proportions.
En janvier, les autorités américaines ont procédé à plus de 128.000 arrestations pour des tentatives d'entrée illégale sur le territoire américain depuis le Mexique, et la droite américaine ne manque pas une occasion d'accuser Joe Biden de laxisme face au phénomène.
Un autre sujet d'actualité sera Haïti.
Les Etats-Unis verraient d'un bon oeil que le Canada joue un rôle moteur dans l'envoi d'une force internationale vers le pays des Caraïbes, gangréné par la violence des gangs et exsangue sur le plan humanitaire.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a prudemment fait état jeudi de "discussions avec le gouvernement canadien pour voir ce que nous pourrions faire ensemble ainsi qu'avec d'autres pays, les pays du Caricom (Caraïbes) et de la région".
Les dépenses militaires seront également au programme, à l'heure où Washington pousse pour un effort des membres de l'Otan, sur fond de guerre en Ukraine et de tensions montantes avec la Chine.
Ottawa est loin de consacrer 2% de son produit intérieur brut (PIB) à son budget de la défense, le seuil fixé pour les pays de l'alliance transatlantique.
Il pourrait en particulier être question vendredi à Ottawa d'une modernisation du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (Norad).
Enfin, Justin Trudeau, dont le pays est le premier client des Etats-Unis en matière de commerce extérieur, essaiera sans doute d'avancer ses pions en matière économique.
Le président américain a fait adopter un énorme plan de subventions pour la transition énergétique, l'"Inflation Reduction Act", visant à soutenir avant tout la production et le développement de technologies sur le sol américain.
A Ottawa, on se félicite que les Etats-Unis aient pris en compte le Canada dans un dispositif de subventions concernant les voitures électriques, "mais cela ne doit pas s'arrêter là", selon des sources gouvernementales canadiennes.
K.M.Thompson--TNT