Wall Street en léger retrait avant la Fed
Les indices de la Bourse de New York ont prudemment débuté la séance mercredi, restant en très léger retrait, alors que les marchés attendent une décision monétaire de la banque centrale américaine (Fed).
L'indice Dow Jones cédait 0,09%, le Nasdaq, à dominante technologique, cédait 0,12% et le S&P 500 0,05%, vers 4H15 GMT.
Rasséréné mardi par un rebond des actions bancaires, l'indice Dow Jones avait avancé de 0,98% à 32.560,60 points, le Nasdaq avait grimpé de 1,58% à 11.860,11 points et le S&P 500 de 1,30% à 4.002,87 points.
La Réserve fédérale est sur la corde raide, tiraillée entre l'impératif de relever les taux d'intérêt pour lutter contre une inflation tenace et la tentation de freiner ces relèvements afin d'éviter de nouveaux bouleversements bancaires.
"Tous les regards du monde financier et économique vont se braquer aujourd'hui sur la Réserve fédérale alors que le président Jerome Powell tente de trouver un équilibre entre sa lutte contre l'inflation et la soudaine crise bancaire", a indiqué Art Hogan de B. Riley Wealth Management.
L'analyste notait que les dernières données sur l'inflation - qui se montait encore à 6% en février selon l'indice CPI - "plaident en faveur d'un resserrement continu" des conditions de crédit. Dans le même temps, la préservation de la stabilité financière suggère "qu'une pause pourrait être prudente".
Les marchés s'attendent néanmoins à plus de 85% à ce que le Comité monétaire de la Fed adopte une hausse de 25 points de base, selon des calculs réalisés par CME à partir des produits à terme. Cela les mènerait à entre 4,75% et 5%.
Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans se tenaient coits à 3,61% comme la veille.
"Le marché ne craint pas cette hausse de taux car il pense également que ce sera l'un des derniers relèvements de la Fed avant la possibilité d'au moins deux réductions au cours du deuxième semestre", a indiqué Patrick O'Hare de Briefing.com.
Selon lui, le plus déterminant pour le marché sera la conférence de presse du patron de la Fed à 18H30 GMT.
"Les journalistes voudront savoir pourquoi la Fed a raté l'implosion de la banque SVB Financial et dans quelle mesure la banque centrale pense que les turbulences bancaires peuvent être un problème pour l'économie", a expliqué M. O'Hare.
Les investisseurs porteront aussi leur attention sur les prévisions économiques de la Fed et les projections d'évolution des taux que chaque membre du comité va livrer (les "dot-plot").
La réunion de la Fed sera suivie par celle de la Banque d'Angleterre jeudi alors que l'inflation est repartie à la hausse en février à 10,4% quand les économistes pariaient sur un recul.
Sur le front des actions, les titres des banques régionales américaines qui avaient fortement rebondi la veille, connaissaient des fortunes diverses. Ainsi First Republic lâchait 2,79% et PacWest Bancorp cédait 3,77% tandis que Western Alliance Bancorporation gagnait 7,47%.
L'action très volatile et mascotte des petits porteurs GameStop était la vedette du jour, gonflant de 35% à 23,80 dollars.
Le distributeur de jeux vidéo a engrangé son premier bénéfice en deux ans au quatrième trimestre mais bien davantage à cause des coupes dans ses coûts d'exploitation que grâce à la santé de ses ventes, en baisse.
La société spécialisée dans les lancements spatiaux pour petits satellites Virgin Orbit, en difficulté quelques mois après l'échec d'une opération importante, s'envolait de 50% à 66 cents.
L'entreprise, dont les opérations avaient été mises en "pause" par le milliardaire britannique Richard Branson la semaine dernière "dans le but de conserver son capital", prévoit de reprendre son activité jeudi.
E.Reid--TNT