Marchés: la pression retombe après le rachat de Credit Suisse par UBS
Les mesures d'urgence du week-end pour apaiser les craintes sur Credit Suisse et la tension sur le système bancaire ont permis aux Bourses de rebondir un peu lundi, après de lourdes pertes la semaine passée, mais la pression persiste sur certaines banques.
Après une ouverture dans le rouge, les indices européens se redressaient vers 13H45 GMT à Paris (+0,94%), Londres (+0,40%) Milan (+0,94%), Francfort (+0,68%).
Wall Street a ouvert mitigé, avec une hausse de 0,61% pour le Dow Jones et de 0,15% pour le S&P, mais une baisse de 0,48% pour le Nasdaq.
En forte baisse en début de séance, le secteur financier progresse désormais de 0,77% sur l'indice des banques du Stoxx600. Certaines banques européennes n'ont pas encore comblé toutes leurs pertes initiales de la séance, comme Société Générale (-0,94%) et ING (-2,32%), mais d'autres progressent comme Unicredit (+1,17%) ou BNP Paribas (+0,38%).
En revanche aux Etats-Unis, la banque First Republic, la plus chahutée la semaine passée, plonge encore de 13% dans les premiers échanges de la séance à Wall Street. En revanche, les actions des grands établissements bancaires américains progressent, comme celles d'autres banques régionales concentrant les craintes des investisseurs, par exemple Western Alliance (+6,74%).
L'action de Credit Suisse se négocie un peu plus haut que son prix de rachat par UBS, même si cela constitue encore une chute de plus de 56% par rapport à son prix de la clôture vendredi. UBS remonte de 2,83%, après une chute de plus de 10% dans les premiers échanges.
"Les investisseurs ont encore du mal à évaluer la situation des valeurs financières" et restent suspendus à la réunion de la banque centrale américaine mardi et mercredi, commente Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.
"La confiance joue toujours un rôle majeur dans les crises bancaires (...) Cette fois-ci, les autorités publiques ont clairement l'intention d'agir vite et fort", explique Gilles Moëc, chef économiste d'Axa IM.
- "Que savent-ils ?" -
A l'issue d'intenses tractations ce week-end, le premier groupe bancaire suisse UBS a consenti dimanche à racheter pour une bouchée de pain son rival en difficulté Credit Suisse, avec d'importantes garanties du gouvernement helvétique et de liquidités de la BNS, la banque centrale suisse.
Pour calmer le stress bancaire, les déclarations officielles ont fusé lundi matin, des autorités financières européennes, allemande, britannique, italienne... "Le secteur bancaire européen est résilient, avec de solides niveaux de capitaux et de liquidités", souligne la Banque centrale européenne (BCE) dans un communiqué commun publié avec le Mécanisme européen de résolution bancaire (SRB) et l'Autorité bancaire européenne (EBA).
Dimanche, les banques centrales américaine (Fed), européenne, suisse, britannique, canadienne et japonaise avaient dit mener une action coordonnée pour améliorer l'accès aux liquidités. Une mesure exceptionnelle pour rétablir la confiance dans le système financier, ébranlé depuis dix jours par la faillite de l'établissement américain Silicon Valley Bank (SVB).
Mais "plus les décideurs politiques agissent, plus les investisseurs s'attendent à de mauvaises nouvelles, ce qui crée une boucle de réaction horriblement négative, comme si les investisseurs se demandaient :+que savent-ils que nous ne savons pas?+", estime Stephen Innes de SPI Asset Management.
- Signaux de détente -
Propulsé par les inquiétudes qui s'aggravent sur le secteur bancaire, le prix de l'or a dépassé lundi le seuil symbolique de 2.000 dollars l'once, mais est reparti en baisse depuis. Vers 13H30 GMT, le métal jaune s'effritait de 0,45%, à 1.980 dollars.
Sur le marché obligataire, les taux des emprunts des pays européens et des Etats-Unis se stabilisaient, un signe de détente des investisseurs après leur forte baisse en début de séance.
L'euro prenait 0,49% par rapport au dollar, à 1,0722 pour un dollar, vers 13H30 GMT.
Sur le marché du pétrole, le baril de WTI américain se stabilisait à 66,65 dollars (-0,13%), vers 13H25 GMT, et le baril de Brent de la mer du Nord à 72,99 dollars (+0,03%).
Le gaz naturel européen évoluait à 40,80 euros le mégawathheure, après avoir glissé sous le seuil des 40 euros pour la première fois depuis juillet 2021.
J.Sharp--TNT