The National Times - Huit fusions bancaires emblématiques depuis 2008

Huit fusions bancaires emblématiques depuis 2008


Huit fusions bancaires emblématiques depuis 2008
Huit fusions bancaires emblématiques depuis 2008 / Photo: © AFP

Sous pression, la première banque suisse UBS est venue dimanche au secours de son homologue Credit Suisse, qu'elle va racheter. L'acquisition vise à apaiser les marchés et rejoint le palmarès des fusions-acquisitions qui ont marqué le secteur bancaire depuis la grande crise financière de 2008, et dont voici les principales:

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- JPMorganChase/Bear Stearns puis Washington Mutual (2008)

Pendant la crise financière de 2008, JPMorganChase a racheté d'abord la grande banque d'investissement Bear Stearns en mars 2008, puis Washington Mutual en septembre 2008. Une opération menée par son PDG Jamie Dimon, artisan du renforcement de la banque à coups d'acquisitions menées pendant la crise. Cette stratégie avait permis à l'institution de devenir la première banque américaine en termes d'actifs devant Bank of America et Citigroup.

- Barclays/Lehman Brothers (2008)

Acculée par l'effondrement de son cours boursier et le tarissement de ses financements, Lehman Brothers a été placée en septembre 2008 sous la protection de la loi américaine sur les faillites (chapitre 11). La banque a été complètement démantelée, voyant ses meilleurs morceaux récupérés à bas prix par divers concurrents.

La britannique Barclays a récupéré rapidement une grosse partie des activités américaines, soit 72 milliards de dollars d'actifs pour 1,75 milliards de dollars -- sans compter le siège new-yorkais de la banque.

Le groupe financier japonais Nomura a de son côté repris une partie de Lehman en Europe et en Asie.

- Bank of America/Merrill Lynch (2009)

Au plus fort de la tourmente financière, Bank of America a racheté Merrill Lynch pour 44,4 milliards de dollars. Merrill Lynch avait accepté son rachat pour éviter de connaître le même sort que Lehman Brothers.

Ce mariage historique, en janvier 2009, a donné naissance à un géant américain de la finance, doté à l'époque de plus de 960 milliards de dollars de dépôts, devant JPMorganChase, qui disposait de 900 milliards.

- Caisse d'Epargne/Banque Populaire (2009)

La fusion des Caisses d'Epargne et Banques Populaires, marquée par de nombreux rebondissements, a été lancée à la même époque, à l'automne 2008. Elle a été accélérée sous la pression du gouvernement français, alors que leur filiale commune Natixis accumulait des milliards d'euros de pertes liées à des produits financiers américains complexes, des "subprimes" notamment.

Impatient, après quatre mois de vaines négociations, le gouvernement a imposé la nomination controversée du secrétaire général adjoint de l'Elysée François Pérol à la tête du nouvel ensemble et sa propre entrée au capital.

- BNP Paribas/Fortis (2009)

La crise financière a conduit au démantèlement du bancassureur belgo-néerlandais Fortis. Sa filiale Fortis Banque, première banque de Belgique, avait été à l'époque nationalisée par l'Etat belge, qui comptait en revendre dans la foulée 75% au groupe bancaire français BNP Paribas. L'opération a été retardée pendant plusieurs mois par l'opposition d'actionnaires de la holding, mais a finalement été bouclée au printemps 2009.

- Suntrust/BB&T (2019)

Les banques régionales américaines BB&T et SunTrust ont donné naissance en 2019 à la sixième plus grande banque américaine, une transaction qui représentait le plus gros mariage du secteur depuis la crise. Un rapprochement "entre égaux" évalué alors à 66 milliards de dollars, créant un groupe pesant alors plus en Bourse que les banques européennes Deutsche Bank et Barclays.

- UBS/Credit Suisse (2023)

Credit Suisse allait mal depuis deux ans, fragilisée par des scandales et revers. Un plan de restructuration n'a pas stoppé le départ de ses déposants depuis des mois, et le vent de panique sur le secteur créé par la faillite de la Silicon Valley Bank aux Etats-Unis le 10 mars a gagné Credit Suisse, identifiée comme moins solide que ses rivales.

Il n'a fallu que quelques jours, et toute la pression des autorités suisses pendant un week-end d'extraordinaires négociations, pour qu'UBS, plus gros groupe bancaire suisse, accepte finalement de racheter Credit Suisse, moyennant de larges garanties publiques et un prix cassé.

F.Harris--TNT