Wall Street ouvre en baisse, le marché encore fébrile, First Republic de nouveau visée
La Bourse de New York a ouvert dans le rouge vendredi, sous le coup d'un regain de fébrilité des investisseurs concernant l'instabilité du système bancaire, First Republic et d'autres institutions régionales plongeant à nouveau.
Vers 14H25 GMT, le Dow Jones se repliait de 1,07%, l'indice Nasdaq reculait de 0,30% et l'indice élargi S&P 500 cédait 0,78%.
Wall Street avait terminé en fanfare la séance de jeudi, enthousiasmée par l'intervention d'un groupe de grandes banques américaines, qui vont déposer 30 milliards de dollars dans les caisses de First Republic, considéré comme le nouveau maillon faible du système.
L'euphorie aura été de courte durée et les indices ont rapidement montré des signes d'essoufflement dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture.
"La question est désormais de savoir si ce sera suffisant", a interrogé Quincy Krosby, de LPL Financial, au sujet du coup de pouce des grands noms de la place à First Republic. "Des questions demeurent sur la solidité du système financier."
Remontée de plus de 10% la veille après avoir cédé jusqu'à 36% en séance, First Republic était de nouveau aux abois et chutait de 20,43% peu après l'ouverture.
D'autres enseignes régionales et de taille moyenne étaient prises pour cible, à l'instar de la californienne PacWest (-12,14%), de Western Alliance (-12,49%), dont le siège est à Phoenix (Arizona) ou de la Texane Comerica (-8,91%).
Les grandes banques étaient elles aussi dans la tourmente, à l'image de Goldman Sachs (-3,11) et JPMorgan Chase (-3,77% également), qui tiraient le Dow Jones vers le bas.
L'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, remontait de plus de 4%.
Vendredi est une journée dite des "quatre sorcières", qui correspond à l'arrivée à échéance de plusieurs milliers de milliards de dollars de produits dérivés basés sur des indices boursiers ou des actions individuelles.
Cette échéance renforce souvent la volatilité de Wall Street lors de la séance considérée.
Autre indicateur de l'anxiété des opérateurs, les prix d'acquisition des bons du Trésor américains montaient en flèche, ce qui faisait baisser leurs taux, les deux évoluant en sens opposé.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans tombait à 3,42%, contre 3,57% la veille.
Malgré la remontée des taux obligataires et la crispation des investisseurs, les géants technologiques étaient dans le vert, à l'image d'Alphabet (+0,87%) et Microsoft (+2,04%), au lendemain de l'annonce de l'intégration de nouveaux outils d'intelligence artificielle dans plusieurs de ses logiciels.
Le fabricant de cartes graphiques Nvidia était aussi de la fête (+2,63%), aidé par un relèvement de recommandation des analystes de la banque Morgan Stanley.
FedEx paradait (+8,16%) après avoir relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, malgré une déception sur son chiffre d'affaires du troisième trimestre de son exercice décalé (de juin à mai). Le groupe s'attend à avoir réduit ses effectifs de 25.000 postes sur un an d'ici fin mai.
Le groupe de messagerie emmenait dans son sillage son concurrent UPS (+0,41%).
Le constructeur chinois de véhicules électriques Xpeng avançait (+10,65%), malgré la publication d'une perte trimestrielle plus importante que prévu et d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes. Le groupe s'est néanmoins dit confiant dans le redémarrage de sa croissance.
Son concurrent Tesla reculait (-1,53%), de même que d'autres constructeurs de véhicules électriques comme Rivian (-3,08%) ou Lucid (-2,30%).
Contre toute attente, le bitcoin caracolait (+6,45%), bien qu'il soit théoriquement considéré comme un actif à risque. Dans son sillage, les valeurs liées au secteur des cryptomonnaies prenaient de la hauteur, telles le spécialiste du "minage" Riot Platforms (+9,81%) ou la plateforme d'échanges Coinbase (+8,00%).
S.M.Riley--TNT