Les Bourses européennes dévissent de nouveau, les banques au centre des craintes
Les Bourses européennes chutaient de nouveau mercredi avec le retour des vives inquiétudes sur les banques, notamment sur Credit Suisse alors que le premier actionnaire a exclu toute montée au capital de la banque en difficulté.
Paris dévissait de 3,00%, Londres de 2,16%, Francfort de 2,42% et Milan de 3,38% vers 10H40 GMT.
L'action de Credit Suisse dévissait de 16,90%, touchant un nouveau point bas historique. Son premier actionnaire, la Saudi National Bank, ne va "absolument pas" soutenir la banque en montant davantage au capital, a expliqué son président Ammar al-Khudairy dans une interview à Bloomberg TV mercredi.
La Banque nationale saoudienne détient actuellement autour de 9,8% de Credit Suisse, juste en-dessous de l'important seuil de 10% au-delà duquel une autre réglementation s'applique.
Credit Suisse est dans la tourmente depuis plusieurs mois et avait dû lever fin 2022 quatre milliards de francs suisses via une augmentation de capital qui avait permis l'entrée de la Saudi National Bank. Mais début mars, la société d'investissement américaine Harris Associates, qui faisait partie de ses actionnaires de longue date, a jeté l'éponge.
Ailleurs en Europe, BNP Parias chutait de 7,86%, Société Générale de 8,07%, Banco Sabadell de 7,00%, ING de 6,44%, Commerzbank de 6,45%, Deutsche Bank de 6,16%, Unicredit de 5,46%.
Si les mesures des autorités américaines et les assurances des gouvernements européens sur la solidité du système bancaire suite à la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) ont pu stabiliser un peu les marchés mardi, la tendance demeure fragile.
Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz a jugée "lente" cette réaction, et n'exclut pas d'autres défaillances dans un entretien à l'AFP mercredi.
Signe d'une fuite des investisseurs vers des placements perçus comme plus sûrs, les taux d'emprunt des Etats reculaient, alors qu'ils étaient en forte hausse en début de séance. L'emprunt américain à 10 ans retombait à 3,57%, contre 3,69% la veille.
Les taux obligataires ont énormément reculé depuis la fin de la semaine dernière, le choc bancaire ayant changé la perception des investisseurs sur les prochains choix de politique monétaire que devrait faire la banque centrale américaine. La tendance est désormais qu'elle garde un rythme lent de hausse de ses taux, même si l'inflation demeure à un niveau élevé en février, 6% selon l'indice CPI publié mardi.
En zone euro, la banque centrale devrait elle "maintenir ses plans" avec une forte hausse de ses taux directeurs jeudi lors de sa réunion de politique monétaire, selon Mme Ozkardeskaya.
En Asie, Tokyo n'a pas réussi à rebondir (+0,03%), après deux séances de décrochage. Shanghai (+0,55%) et Hong Kong (+1,52%) sont reparties, après l'annonce d'une reprise des ventes au détail en Chine, principal indicateur de la consommation des ménages. Elles ont rebondi pour la première fois depuis septembre, conformément aux anticipations des économistes, soulignant le regain de l'activité depuis la levée des restrictions anti-Covid dans le pays.
Léger rebond du pétrole
Après avoir terminé au plus bas depuis quatre mois mardi avec la crainte d'une récession aux Etats-Unis, les prix du pétrole repartaient de l'avant: le baril de Brent de Mer du Nord pour livraison mai prenait 0,62% à 77,93 dollars, celui de WTI américain pour livraison avril 0,57% à 71,74 dollars vers 10H00 GMT.
Les entreprises pétrolières étaient affectées par la chute des prix, plus de 10% pour le WTI depuis le début de la semaine. TotalEnergies chutait de 3,58%, BP de 32,20%, Shell de 3,22%.
Le dollar profitait de son statut de valeur refuge pour remonter face aux autres monnaies. L'euro reculait de 0,53% à 1,0676 dollar et la livre de 0,36% à 1,2115 dollar.
Le bitcoin gagnait encore 0,33% à 24.720 dollars, soit un gain de plus de 21% depuis vendredi.
T.Ward--TNT