La Bourse de Paris encore fébrile
La Bourse de Paris évoluait en baisse de 0,67% dans les premiers échanges mercredi, encore mal à l'aise face au risque de choc bancaire aux Etats-Unis, et après la révision à la hausse de l'inflation en France.
L'indice vedette CAC 40 reculait de 47,84 points à 7.093,73 points vers 09H35. La veille, il a repris 1,86%, après cinq séances de baisses consécutives et plus de 4% perdus entre vendredi et lundi.
"Après trois séances de turbulences massives, les dernières 24 heures ont vu la volatilité des marchés commencer à se stabiliser pour la première fois depuis le début de la crise" débutée avec la faillite de la banque americaine Sillicon Valley Bank, observent les analystes de la Deutsche Bank.
Les craintes de faillites en cascade après l'effrondrement de SVB ne se sont pas matérialisées pour l'instant, et certains établissements bancaires régionaux américains ont même repris quelques couleurs en Bourse mardi.
Mais la tendance reste fragile. Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz a salué dans un entretien à l'AFP la réaction des autorités américaines mais n'exclut pas d'autres défaillances. Pour lui, "la stabilité du système financier doit être repensée, en prenant en compte les nouvelles technologies".
La crise a provoqué un changement des anticipations des investisseurs au sujet des prochaines décisions monétaires des banques centrales. Face à la situation, la Réserve fédérale américaine sera selon eux davantage soucieuse des risques économiques liés à la brutale remontée des taux depuis un an, ce qui l'incitera à abaisser son rythme de relèvement des taux.
L'inflation demeure toutefois élevée aux Etats-Unis, à 6% sur un an en février, selon l'indicateur des prix à la consommation CPI publié mardi. Mercredi, ce sont au tour des prix à la production ainsi que des ventes au détail.
Sur le marché obligataire, le taux des emprunts français repartaient à la hausse, bien que très inférieurs aux taux de la semaine passé. Il frôlait les 3% pour l'échéance à 10 ans.
En France, la hausse des prix a atteint en février 6,3% sur un an, tirée par l'envolée des prix des produits alimentaires devenus son premier moteur devant l'énergie, selon une estimation définitive revue en légère hausse mercredi par l'Insee. La première estimation était de 6,2%.
"La reprise en main de l'inflation par les banques centrales passe par des conditions financières plus dures, même si le souhait des banques centrales est que ce durcissement soit ordonné et contrôlé. Cela implique une pression baissière sur le prix de la plupart des actifs" au-delà d'un rebond technique, écrivent les analystes de la Banque Postale AM.
Les banques pas sorties d'affaires
Après leur rebond mardi, les banques repartaient en baisse: Société Générale cédait 2,02% à 23,99 euros, BNP Paribas 1,36% à 57,11 euros, Crédit Agricole 1,34% à 10,64 euros.
Rachat d'actions pour Bolloré
Le groupe Bolloré a encaissé un bénéfice net de 3,4 milliards d'euros en 2022, grâce notamment à la cession de ses activités logistiques en Afrique, après une année 2021 déjà exceptionnelle, selon ses résultats publiés mardi. Il a annonce un "projet d'offre publique d'achat simplifiée de Bolloré SE sur ses propres actions portant sur 9,78% du capital au prix de 5,75 euros". L'action bondissait de 8,19% à 5,55 euros.
Vivendi, dont l'homme fort est Vincent Bolloré, cédait quant à elle 3,90% à 9,06 euros, la pire baisse du CAC 40.
T.Bennett--TNT