The National Times - Marchés: Wall Street tente un rebond, l'Europe et les banques en souffrance

Marchés: Wall Street tente un rebond, l'Europe et les banques en souffrance


Marchés: Wall Street tente un rebond, l'Europe et les banques en souffrance

Les mesures américaines pour rassurer sur la stabilité du système bancaire après plusieurs faillites permettent à Wall Street de rebondir lundi, alors que les marchés européens restent dans le rouge vif.

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Après une ouverture en berne et deux séance de fort recul, Wall Street est revenue en terrain positif: vers 15H30 GMT, l'indice Dow Jones prenait 0,75%, le S&P 500 0,80% et l'indice à technologique Nasdaq 1,32%.

Les places européennes restaient, elles, en forte baisse, mais se reprenaient un peu après avoir perdu plus de 3% en début d'après-midi: Paris et Francfort reculaient de 2,34% et de 2,49%. Londres cédait 2,04% et Milan 3,24%.

Le marché de la dette, perçu comme des placements refuges en cas de crise, connaissait aussi une séance agitée: certains titres d'États, notamment la dette à court terme des États-Unis, affichaient des baisses historiques.

Le pétrole, après avoir dévissé de plus de 4%, ne baissait plus que de près de 1%, tandis que l'or prenait 2,4%.

Les investisseurs demeurent fébriles et les cours volatils malgré les efforts des autorités américaines afin d'éviter la contagion après la faillite de trois banques américaines.

Les Américains peuvent "avoir confiance" en un système bancaire "solide", a déclaré le président Joe Biden depuis la Maison-Blanche, assurant qu'il ferait "tout ce qui est nécessaire" pour qu'il en reste ainsi.

Dimanche, les autorités américaines avaient déjà annoncé que les dépôts de la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB) allaient être garantis dans leur intégralité et la Réserve fédérale américaine (Fed) s'est engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques pour honorer les demandes de retraits.

"Ce n'est pas un sauvetage fédéral, mais cela apporte des garanties", explique Alexandre Baradez, analyste d'IG.

La confiance dans les banques régionales américaines semble néanmoins brisée après trois faillites ces derniers jours, dont celle de la Silicon Valley Bank. "Seules les grandes banques paraissent sûres", explique à l'AFP Lionel Melka, associé de Swann Capital.

La banque californienne First Republic, qui a lâché 30% en deux séances, plongeait de 70% et la Western Alliance de 62%.

Pour Gilles Gibout, d'Axa IM, l'épisode "met en lumière l'impact moins direct de la hausse des taux d'intérêt sur les banques".

Nouvelles séances rouge vif pour les bancaires

Au supplice vendredi, les valeurs bancaires européennes chutaient de nouveau lundi, avec un mouvement encore plus marqué pour les banques perçues comme moins solides: Crédit Suisse dévissait de 9,46%, tandis que l'allemande Commerzbank plongeait de 12,52%. Les françaises BNP Paribas et Société Générale reculaient de 5,81% et 5,19% et l'italienne Unicredit de 8,28%.

HSBC, qui perdait 4,05%, a annoncé lundi matin racheter la branche britannique de Silicon Valley Bank pour une livre, ce qui permet aux clients d'"accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement".

Baisse du dollar

Cette crise dans le secteur bancaire "change la donne concernant les attentes de la Fed", souligne Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.

Les relèvements brutaux des taux directeurs depuis un an afin de lutter contre l'inflation ont contribué à fragiliser les banques et à ralentir l'activité économique.

Face aux événements, les marchés anticipent désormais un ralentissement de la cadence des hausses de taux de la Fed lors de la prochaine réunion les 21 et 22 mars.

En Europe, "il est difficile de voir pourquoi la BCE ne devrait pas réaliser la hausse de 50 points de base", mais les colombes, partisans d'une politique monétaire accommodante, ont désormais "plus d'arguments" pour la suite, estime Carsten Brzeski, économiste à ING.

Les taux souverains chutaient sur le marché obligataire lundi. Le taux d'intérêt pour l'emprunt à 10 ans américain était de 3,46%, contre 3,70% vendredi à la clôture, tandis que le taux à deux ans connaissait une chute inédite depuis 1987, de plus de 50 points de base à 4,06%.

L'intérêt de dette allemande à 10 ans se négociait à 2,23% contre 2,50% vendredi à la clôture.

Le dollar reculait face aux autres monnaies: l'euro reprenait 0,84% à 1,0732 dollar et la livre 1,24% à 1,2179 dollars.

Le bitcoin s'envolait de 14% à 24.480 dollars, porté par l'espoir de condition monétaire plus souple.

N.Roberts--TNT