Wall Street ouvre en hausse, aidée par une accélération du chômage
La Bourse de New York a ouvert en légère hausse jeudi, grâce à un chiffre du chômage plus élevé que prévu et une accalmie des taux obligataires, mais les investisseurs restent en position d'attente avant le rapport mensuel sur l'emploi, attendu vendredi.
Vers 14H55 GMT, le Dow Jones prenait 0,42%, l'indice Nasdaq gagnait 0,57% et l'indice élargi S&P 500, 0,47%.
Orienté à la baisse avant l'ouverture, le marché s'est retourné après la publication d'inscriptions hebdomadaires au chômage au plus haut depuis décembre, à 211.000.
"Wall Street espère voir un marché du travail qui se calme un peu plus rapidement", a commenté, dans une note, Edward Moya, d'Oanda, ce qui pourrait inciter la banque centrale américaine (Fed) a ralentir, voire interrompre, son cycle de resserrement monétaire.
La place new-yorkaise capitalisait aussi sur l'accalmie du marché obligataire, incandescent depuis le début de la semaine.
Le rendement des emprunts d'Etat à 2 ans, très suivi en ce moment car plus pertinent que le taux à 10 ans pour jauger des anticipations en matière de politique monétaire, se détendait à 4,98%, contre 5,07% la veille en clôture. Mercredi, il était monté à 5,08%, son plus haut niveau depuis plus de 15 ans.
Malgré ce rayon de soleil, "on ne verra probablement pas de prises de position majeures (des investisseurs) avant le rapport sur l'emploi, vendredi", a prévenu Edward Moya.
Mercredi, l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab avait fait ressortir 242.000 créations d'emplois en février, soit davantage qu'anticipé.
"Tant que le marché et la Fed n'auront pas déterminé une trajectoire qui permet de ramener l'inflation à 2%, on peut s'attendre à ce que la bataille se poursuive entre les opérateurs pariant sur une hausse et ceux qui tablent sur une baisse" de la Bourse, avec une oscillation autour de l'équilibre, dans des marges resserrées, a expliqué Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
"Je ne serais pas surpris de voir une période prolongée d'hésitation" quant à la direction à donner aux indices, "tant que le marché n'aura pas de conviction sur ce qui se passe" au niveau macroéconomique aux Etats-Unis, a poursuivi le gérant.
A la cote, General Electric avançait (+7,42%) après avoir confirmé ses prévisions pour l'exercice 2023. Le conglomérat a également réaffirmé qu'il comptait introduire en Bourse, début 2024, GE Vernova, regroupant ses actifs dans le secteur de l'énergie.
SVB Financial Group, maison mère de Silicon Valley Bank, partenaire privilégié de nombreuses compagnies technologiques, dégringolait (-35,36%) après avoir dévoilé mercredi une augmentation de capital de 2,25 milliards de dollars, pour renforcer son bilan. Le groupe a revu à la baisse ses prévisions actualisées pour le premier trimestre, en particulier du fait d'un ralentissement du secteur technologique.
Toujours au rayon bancaire, Silvergate Capital (-37,87%), maison mère de Silvergate Bank, qui a développé une importante clientèle dans le milieu des cryptomonnaies, poursuivait sa chute inexorable, après avoir indiqué, mercredi, qu'il prévoyait de se mettre prochainement en liquidation.
Uber était recherché (+0,63%), sur la foi d'une information de l'agence Bloomberg selon laquelle la plateforme envisage de scinder son activité de fret du reste du groupe.
La plateforme de vente en ligne Etsy reculait (-3,81%) après un abaissement de recommandation des analystes de Jefferies, qui ont fixé un nouvel objectif de cours inférieur de plus de 25% au prix de clôture mercredi, avertissant notamment d'une attrition élevée des utilisateurs.
Autre site de commerce en ligne, le chinois JD.com (-6,79%) était aussi sanctionné après des résultats trimestriels légèrement inférieurs aux chiffres des analystes, en moyenne, qui indiquent une nette décélération de sa croissance.
S.Mitchell--TNT