Wall Street finit en ordre dispersé, s'interrogeant sur les taux
La Bourse de New York a terminé sur une note indécise mercredi, continuant à évaluer ce que les récents propos du président de la banque centrale américaine (Fed) signifient pour les taux et les conséquences pour l'économie.
Le Dow Jones a reculé de 0,18% tandis que le Nasdaq s'est apprécié de 0,40% et l'indice élargi S&P 500 de 0,14%.
Les indices avaient nettement fléchi mardi face à une intervention du patron de la Fed, Jerome Powell, qui a souligné devant une commission du Sénat que l'institution monétaire, qui relève ses taux depuis un an pour lutter contre l'inflation, devrait probablement faire plus.
Le principal taux directeur de la Fed pourrait aller au-delà du niveau auquel les responsables de l'institution le voyaient jusqu'à présent s'arrêter, soit 5,1%, et y rester un certain temps, a-t-il souligné.
Mercredi, lors d'une audition devant la chambre des Représentants, Jerome Powell a précisé qu'"aucune décision (n'avait) été prise" et notamment que l'amplitude de la prochaine hausse des taux, un quart ou un demi point de pourcentage, dépendrait des indicateurs.
Avant la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed, les 21 et 22 mars, les responsables de l'institution auront à leur disposition plusieurs nouveaux rapports importants, sur le marché du travail et l'inflation.
Des chiffres sur l'emploi publiés mercredi ont avivé l'hypothèse que la Fed durcisse sa politique monétaire pour tenter de ralentir l'activité économique, et donc l'inflation. Selon une enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, les entreprises du secteur privé aux États-Unis ont créé 242.000 emplois en février, soit plus qu'en janvier et que ce qui était attendu, signe que le marché du travail américain reste en excellente santé.
"Cela fait craindre aux investisseurs que le rapport officiel sur l'emploi attendu vendredi soit plus solide qu'anticipé", remarque Sam Stovall du cabinet CFRA.
Les investisseurs surveillent aussi selon lui le creusement de l'écart entre le taux de la dette des Etats-Unis à deux ans, qui est passé mardi au-dessus du seuil des 5%, et celui à 10 ans, qui augmente aussi mais moins rapidement.
Une telle évolution, associée à d'autres éléments comme le repli des bénéfices des entreprises ou un déclin sur un an des indicateurs économiques avancés, "s'est avérée par le passé représenter le signal avancé d'une récession", souligne Sam Stovall. "Cela alimente les inquiétudes des investisseurs."
Sur le front des valeurs, Occidental Petroleum s'est apprécié de 2,14% alors que la holding de l'investisseur Warren Buffett, Berskhire Hathaway, a indiqué avoir encore augmenté sa participation dans l'entreprise.
Tesla a reculé de 3,04%. La NHTSA, une agence chargée de la sécurité routière aux Etats-Unis, a indiqué avoir ouvert une enquête sur un des modèles du groupe après deux signalements sur des volants s'étant détachés pendant que la voiture roulait.
Le spécialiste des bureaux partagés WeWork a pris 4,39% après un article du New York Times rapportant que l'entreprise était en discussions avec des investisseurs pour une restructuration de sa dette et une nouvelle levée de fonds.
C.Stevenson--TNT