La Bourse de Paris gagnée par la prudence et le pessimisme
La Bourse de Paris baissait de 0,75% mercredi, dans un pessimisme ambiant après le fort repli de Wall Street de la veille, face aux inquiétudes autour des prochaines étapes de la politique monétaire américaine.
L'indice vedette CAC 40 cédait 55,90 points à 7.252,75 points vers 10H15. Mercredi, la cote parisienne a reculé de 0,37%, retombant de 80 points en dessous de son record de jeudi.
A New York, les trois indices principaux ont perdu 2% ou plus mardi et les rendements des bons du Trésor à 10 ans ont grimpé de 14 points de base, à 3,95% au plus haut depuis presque trois mois et demi.
L'évolution des taux d'intérêt continue d'occuper les esprits des investisseurs qui tentent d'anticiper les prochaines étapes de la politique monétaire américaine.
Ils espéraient voir la Réserve fédérale américaine (Fed) baisser ses taux directeurs dès cette année mais des statistiques révélant la solidité de l'économie malgré près d'un an de hausse des taux ont mis à mal cette hypothèse.
"Tout porte à croire que les conditions monétaires devront rester plus restrictives et pour un bon bout de temps", confirme Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale AM.
Le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed est dans le viseur des marchés, ils en prendront connaissance après la clôture européenne afin de jauger si une hausse de 50 points de base des taux directeurs de la Fed est plausible ou non lors de la prochaine réunion de mars.
"La possibilité de voir des banques centrales plus sévères qu’anticipé risque de mettre des bâtons dans les roues dans la prise de risque", commente Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de La Banque Postale AM.
Les créations d'entreprises en France ont reculé de 5,1% sur un mois en janvier, après avoir fléchi de 3,3% en décembre et le climat des affaires s'est légèrement amélioré en février, "principalement" grâce à de meilleures perspectives d'activité dans les services, selon l'Insee.
Stellantis à pleine vitesse
Le groupe automobile né de la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler a publié un nouveau bénéfice net record de 16,8 milliards d'euros pour 2022, soit une hausse de 26% pour sa deuxième année d'existence. L'action Stellantis montait de 2,32% à 16,24 euros, en tête du CAC 40.
Danone tout en vert
Le géant agroalimentaire Danone a publié un bénéfice net divisé par deux en 2022, passant sous la barre du milliard d'euros, plombé par la hausse du coût des matières premières, le retrait d'une partie de ses activités de Russie, et le déploiement de son plan de réorganisation.
Mais en dehors de ces événements exceptionnels, les résultats financiers de l'entreprise sont "supérieurs aux attentes et les objectifs 2023 rassurants" selon les analystes d'Oddo BHF.
Le titre progressait de 1,47% à 53,08 euros
Korian chute
L'action du groupe de maisons de retraite Korian plongeait de 15,51% à 8,05 euros après la publication mardi de ses résultats, qui ont révélé une chute de plus de 60% de son bénéfice net en 2022.
Les analystes d'Oddo BHF relèvent un "tassement de marge" et s'inquiètent des perspectives de profit de Korian pour 2023.
Plastic Omnium prend l'aspiration
L'équipementier automobile Plastic Omnium montait de 2,69% à 17,15 euros. Il a profité du rebond du marché automobile fin 2022 en Chine et en Amérique du Nord et s'est montré optimiste pour l'année 2023.
Covivio mitigé
Le groupe immobilier Covivio a vu son bénéfice net récurrent ajusté progresser de 5% en 2022, mais s'attend à une baisse équivalente en 2023 du fait de ventes d'actifs. Son action perdait 4,19% à 59,40 euros.
S.Lee--TNT