Après un déraillement, Washington ordonne à la compagnie ferroviaire de payer la dépollution
Le gouvernement américain a ordonné mardi à une compagnie ferroviaire, dont un train transportant des produits chimiques toxiques a déraillé, de nettoyer la pollution ayant résulté de l'accident et d'assumer la responsabilité financière de l'opération, en la menaçant de lui faire payer "le triple" des frais si elle n'obtempérait pas.
Le 3 février, le déraillement dans la localité d'East Palestine, dans l'Ohio, avait provoqué un énorme incendie et l'évacuation de centaines de personnes. Le train transportait entre autres du chlorure de vinyle, un produit chimique cancérigène et très inflammable utilisé dans la fabrication du plastique.
Les autorités ferroviaires avaient procédé à des rejets "contrôlés" de chlorure de vinyle pour éviter une possible explosion, libérant des fumées toxiques.
L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a annoncé dans un communiqué avoir demandé à la compagnie Norfolk Southern de "nettoyer le sol et les ressources en eau contaminés" et de "rembourser l'EPA pour les services de nettoyage qui seront offerts aux habitants et aux commerces afin de les rassurer davantage".
Il s'agit d'un ordre contraignant, selon l'EPA.
L'agence a précisé qu'elle allait approuver un plan détaillant "toutes les mesures nécessaires au nettoyage des dégâts environnementaux causés par le déraillement".
"Si la compagnie ne mène pas à bien les actions ordonnées par l'EPA, l'Agence interviendra immédiatement, effectuera les travaux nécessaires puis cherchera à contraindre Norfolk Southern à payer le triple du coût", a affirmé l'EPA.
"Soyons clairs: Norfolk Southern va payer pour nettoyer le pétrin qu'elle a créé et pour le traumatisme qu'elle a infligé à cette population", a dit le chef de l'EPA, Michael Regan, dans le communiqué.
L'administration du président Joe Biden s'est efforcée de rassurer après le déraillement, alors que les habitants disaient leur colère et leur inquiétude face à la pollution et aux potentielles conséquences pour leur santé.
Certains ont rapporté à des médias qu'ils avaient eu divers symptômes, dont des maux de tête, et dit qu'ils craignaient de finir avec des cancers dans quelques années. Environ 3.500 poissons sont en outre morts dans les cours d'eau environnants, selon l'agence locale des ressources naturelles.
Les autorités ont affirmé que l'air était "sûr" et que les analyses de l'eau du système municipal n'avaient détecté la présence d'aucun polluant, mais des habitants sont sceptiques et certains ont déjà porté plainte contre la compagnie ferroviaire.
T.Hancock--TNT