The National Times - Retraites: Macron s'en prend aux oppositions, Le Pen dépose une motion de censure

Retraites: Macron s'en prend aux oppositions, Le Pen dépose une motion de censure


Retraites: Macron s'en prend aux oppositions, Le Pen dépose une motion de censure
Retraites: Macron s'en prend aux oppositions, Le Pen dépose une motion de censure / Photo: © AFP/Archives

Emmanuel Macron s'en est pris vigoureusement aux oppositions mercredi sur la réforme des retraites, dont l'examen à l'Assemblée entame sa dernière ligne droite malgré le dépôt par Marine Le Pen d'une motion de censure.

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"Les oppositions n'ont plus de boussole et sont totalement perdues", a affirmé en Conseil des ministres le chef de l'Etat, très discret en public sur le projet-phare de son second quinquennat, selon deux participants qui ont confirmé à l'AFP des propos rapportés par Le Figaro.

 

Et l'incertitude grandit sur les chances d'examen de l'article 7 sur le recul à 64 ans de l'âge de départ, mesure-phare du projet.

A deux jours de la fin de l'examen du texte par l'Assemblée nationale, Marine Le Pen a déposé mercredi une motion de censure avec son groupe RN "afin que les députés opposés" à la réforme des retraites "puissent exprimer leur rejet de ce texte". Elle a évoqué un "référendum parlementaire".

Cette motion devra être débattue et soumise au vote dans un délai compris entre 48 heures après son dépôt - soit vendredi, 17H55 - et trois jours de séance - soit le mercredi 1er mars, puisque l'Assemblée suspend ses travaux la semaine prochaine.

Les autres groupes ont aussitôt exclu de voter cette motion. "On ne collabore pas, d'aucune manière, avec un parti d'extrême droite", a affirmé Sandrine Rousseau (EELV) sur LCP. Il est "hors de question pour nous d'être assimilés à une force coagulée à l'extrême droite", a affirmé sur RTL Clémentine Autain (LFI).

Le patron des députés LR Olivier Marleix a dénoncé un "théâtre" pour "cacher la vacuité" des propositions du RN, et le député Liot (indépendant) Bertrand Pancher un "coup politique".

Le député Renaissance Benjamin Haddad, a lui déploré sur LCP "une diversion vraiment acrobatique" du Rassemblement national qui "n’a pas su proposer la moindre idée, la moindre contribution constructive" au débat.

Selon Marine Le Pen, "il apparaît clairement qu'aucun vote ne sera possible sur l'article 7 (...) et encore moins sur l'ensemble du projet de loi".

L'Assemblée a jusqu'à vendredi minuit pour débattre du texte avant qu'il ne parte au Sénat.

Mercredi, les débats concernaient une série d’amendements sur le rétablissement de l’ISF (impôt sur la fortune) ou la taxation des superprofits. Mais près de 14.000 amendements restaient toujours à examiner.

Côté communistes, le député André Chassaigne a déploré "une alliance de fait sur l’article 7: les Républicains ne veulent pas d’un vote, ni les oppositions et même pas le gouvernement, qui gagne du temps dès qu’il peut".

Des tensions sont apparues à gauche sur la stratégie de La France insoumise consistant à ralentir les débats avec ses milliers d'amendements.

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger et son homologue de la CGT Philippe Martinez ont souhaité que le débat et le vote puissent avoir lieu sur le report de l'âge.

Pour aplanir ces divergences, les dirigeants de la Nupes et de plusieurs syndicats devaient se retrouver à Paris, une rencontre finalement reportée sine die après des fuites dans la presse.

- Chaud et froid -

Concernant l'index senior, "le gouvernement souhaite que cet article puisse être restauré lors de l'examen du texte au Sénat", a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

Il estime "en toute logique" que les annonces faites mardi par la Première ministre Elisabeth Borne sur les carrières longues "devraient rassembler une large majorité de parlementaires".

Mais le patron des LR Eric Ciotti a, dans la matinée, soufflé le chaud et le froid. Il a rappelé l'appui de son parti à cette "nécessaire" réforme tout en justifiant le rejet la veille de l'article "alibi" sur l'index senior.

L'intersyndicale prévoit une nouvelle journée de mobilisation jeudi, et menace de mettre le pays "à l'arrêt" le 7 mars si le gouvernement ne renonce pas à son projet.

Lancée en janvier, une pétition des huit syndicats unis contre une réforme jugée "injuste et brutale" a atteint mercredi le cap symbolique d'un million de signatures, selon la plateforme change.org.

Jeudi, les numéros un de l'intersyndicale défileront à Albi, symbole de cette France des petites villes très mobilisée contre le texte. A Paris, une manifestation partira de Bastille vers la place d'Italie.

Après 963.000 manifestants samedi selon les autorités (plus de 2,5 millions selon les syndicats), l'affluence devrait être moindre jeudi, et une source policière tablait sur 450 à 650.000 personnes, dont 40 à 70.000 à Paris.

Les perturbations s'annoncent limitées dans les transports, avec 4 TGV sur 5 et un trafic normal dans le métro parisien. Seul 1 TER sur 2 circulera et 30% des vols à Orly seront annulés.

T.Hancock--TNT