The National Times - Retraites: Borne appelle à cesser les "invectives" après un nouvel incident à l'Assemblée

Retraites: Borne appelle à cesser les "invectives" après un nouvel incident à l'Assemblée


Retraites: Borne appelle à cesser les "invectives" après un nouvel incident à l'Assemblée
Retraites: Borne appelle à cesser les "invectives" après un nouvel incident à l'Assemblée / Photo: © AFP

Elisabeth Borne a lancé lundi un appel à cesser les "invectives" à l'Assemblée, après qu'un incident dans l'hémicyle a une nouvelle fois fait dérailler les débats sur les retraites, toujours lestés par des milliers d'amendements.

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"Les Français méritent mieux", a déclaré la Première ministre à l'AFP, demandant "à la fois un retrait des amendements qui n'ont pas d'autre objet que de faire de l'obstruction et de retarder l'avancée du texte, et aussi que les débats se tiennent sur le fond et non pas dans l’invective".

La cheffe du gouvernement s'exprimait après un nouvel incident au Palais Bourbon. L'examen de sa réforme décriée avait repris depuis à peine deux heures quand le député insoumis Aurélien Saintoul a mis le feu aux poudres, en qualifiant le ministre du Travail Olivier Dussopt "d'assassin" et "d'imposteur" lors d'une intervention sur les morts au travail.

M. Saintoul, dont l'intervention a suscité la réprobation des autres groupes politiques, y compris au sein de la Nupes, a ensuite présenté des "excuses publiques", pour des propos "déplacés".

Des excuses que le ministre, chaleureusement applaudi à son retour dans l'hémicycle après une demi-heure d'interruption, a dit "entendre", mais sans "pardonner".

Le président de séance, le RN Sébastien Chenu, a infligé à M. Saintoul un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal, soit le retrait d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois. Une sanction plus lourde pourrait être prononcée en bureau, la plus haute instance de l'Assemblée nationale.

Ce nouveau dérapage illustre l'intense tension dans laquelle se déroulent les débats à l'Assemblée, depuis leur coup d'envoi en début de semaine dernière.

- 'Obstruction systématique' -

"Beaucoup des amendements sont là simplement pour empêcher le débat d'avancer et évidemment je le regrette. Et je demande aux oppositions de permettre que l'examen du texte progresse", a insisté la Première ministre auprès de l'AFP, après une montée au créneau dans la matinée du ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur le même thème, avec LFI dans le viseur.

L'Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances, a dénoncé la "petite musique" du gouvernement, "pour diviser la (coalition de gauche) Nupes par rapport à l'intersyndicale". Mais "n'y comptez pas avec des gros sabots comme ça", a-t-il prévenu.

"Il n'y a pas de compromis possible, on veut le retrait de cette réforme injuste, pas faire de la coconstruction sur un texte pareil", abonde l'écologiste Benjamin Lucas.

Que les députés aient ou non achevé l'examen du projet de loi, les discussions prendront fin vendredi à minuit en première lecture. Le texte partira par la suite au Sénat.

Les débats seront rythmés, jeudi, par une cinquième journée d'action à l'appel de l'intersyndicale. La CGT a appelé lundi cheminots, dockers, électriciens, gaziers, salariés de la chimie et du verre à faire grève.

Noyés sous les 15.600 amendements restants, les députés atteindront-ils au moins l'article 7 sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans ?

Lundi soir, la députée écologiste Sandrine Rousseau a assuré que son groupe allait retirer des amendements pour accélérer le rythme. "On veut aller à l'article 7, c'est très clair", a aussi assuré la cheffe de file de son groupe, Cyrielle Chatelain.

- A l'arrêt le 7 ? -

C'est ce que réclament en choeur les syndicats conforté après une manifestation plus familiale samedi qui a attiré entre 963.000 et 2,5 millions de manifestants selon les sources. "Nous souhaitons qu'il y ait un vote sur l'article 7", a insisté lundi sur BFMTV le patron de la CGT Philippe Martinez, afin que "chaque député puisse s'exprimer" sur le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ en retraite.

En attendant une nouvelle journée d'action jeudi, l'intersyndicale agite le spectre d'une "France à l'arrêt" le 7 mars, après les vacances scolaires.

Sur le fond, les députés ont repris leurs travaux lundi sur l'"index seniors" pour inciter à l'emploi des plus de 55 ans.

"L'index ne sert à rien, c'est une tartufferie de plus", a attaqué l'Insoumise Clémence Guetté. Le LR Thibault Bazin est également "sceptique" sur l'index, qui ne "va pas améliorer l'emploi des seniors".

Gauche et RN dénoncent aussi les "mensonges" du gouvernement sur la "retraite minimum à 1.200 euros" pour les carrières pleines au SMIC: "le nombre de Français concernés" est "ridicule", a pointé Jean-Philippe Tanguy (RN).

S.Collins--TNT