The National Times - Retraites: le gouvernement cible LFI et demande le retrait de ses amendements

Retraites: le gouvernement cible LFI et demande le retrait de ses amendements


Retraites: le gouvernement cible LFI et demande le retrait de ses amendements
Retraites: le gouvernement cible LFI et demande le retrait de ses amendements / Photo: © AFP

Le gouvernement a haussé le ton lundi contre "l'obstruction systématique" de LFI et demandé le retrait de ses nombreux amendements "qui ne servent pas le débat démocratique", avant la reprise dans l'après-midi de l'examen par l'Assemblée nationale de la réforme des retraites.

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Sous la pression de la rue et des syndicats, qui agitent la menace d'une "France à l'arrêt" le 7 mars, les débats redémarrent à 16H00, après une première semaine au ralenti secouée par les invectives et les accès de tension dans l'hémicycle, jusqu'à l'exclusion pour quinze jours d'un député insoumis pour un tweet polémique sur le ministre du Travail Olivier Dussopt, porteur de la réforme.

Lundi matin, pas moins de quatre ministres chargés de la communication du gouvernement sur le dossier, Bruno Le Maire, Olivier Dussopt, Gabriel Attal et Clément Beaune sont montés au créneau dans les matinales radio et télé.

Le ministre de l'Economie s'est montré le plus virulent, en dénonçant l'attitude de la France Insoumise, qui constitue selon lui "un obstacle au débat démocratique sain, clair, que nos compatriotes sont en droit d'avoir sur la réforme". Il a réclamé sur RTL "que le plus rapidement possible, LFI retire ses milliers d’amendements".

"Nous sommes face à une obstruction systématique de la coalition autour de la France insoumise", a renchéri sur franceinfo Olivier Dussopt.

Que les députés aient ou non achevé l'examen du projet de loi, les discussions prendront fin vendredi à minuit en première lecture. Le texte partira par la suite au Sénat.

- "Spectacle lamentable" -

Les débats seront rythmés, jeudi, par une cinquième journée d'action à l'appel de l'intersyndicale.

Noyés sous les 15.800 amendements restants, les députés atteindront-ils au moins l'article 7 sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans ?

"Si les oppositions souhaitent que nous puissions parler d'âge, il ne tient qu'à elles de retirer leurs amendements d'obstruction pour que nous puissions arriver à l'article 7", a averti le ministre du Travail.

"Si vous retirez tous vos amendements bidon, nous allons pouvoir aller à l'article 7 qui est fondamental et qui préoccupe les Français", a lancé de son côté France Inter le vice-président RN de l'Assemblée Sébastien Chenu.

C'est aussi ce que réclament en choeur les syndicats. Dimanche, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a dénoncé sur RTL la "connerie" de l'obstruction, visant La France insoumise à l'origine de la majorité des amendements déposés.

Il a aussi déploré le "spectacle lamentable" à l'Assemblée, qui n'a "rien à voir avec la dignité du mouvement de la rue".

"Nous souhaitons qu'il y ait un vote sur l'article 7", a abondé lundi sur BFMTV le patron de la CGT Philippe Martinez, afin que "chaque député puisse s'exprimer" sur l'allongement à 64 ans.

Côté mobilisation, la manifestation de samedi, plus familiale, a attiré entre 963.000 et 2,5 millions de manifestants selon les sources, et conforte l'intersyndicale dans sa stratégie.

Après la nouvelle journée d'action jeudi, elle agite le spectre, si le gouvernement et le Parlement devaient rester "sourds" aux revendications, d'une "France à l'arrêt" le 7 mars, après les vacances scolaires.

- "Bloquer" -

"Paralyser et bloquer le pays, ce serait contre-productif", a réagi la présidente des députés Renaissance Aurore Bergé sur BFMTV dimanche.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a répété la ligne de l'exécutif dimanche: "nécessité" du report de l'âge légal à 64 ans et "écoute" pour renforcer le dispositif "index senior" durant les débats parlementaires, afin de pousser les entreprises à garder les plus de 55 ans dans l'emploi.

C'est justement sur l'emploi des salariés âgés que les députés reprendront leurs travaux lundi, avec une rafale d'amendements dans tous les camps.

La coalition Nupes compte ensuite défendre ses pistes de "financements alternatifs" pour les retraites, avec un nouvel appel à taxer les "superprofits" des plus grandes entreprises, un débat récurrent à l'Assemblée depuis l'été.

Le camp présidentiel ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée, mais les premiers votes ont plutôt rassuré les macronistes sur les forces en présence dans l'hémicycle.

La gauche mise sur l'endurance de la rue pour tenir tête au gouvernement. Samedi soir sur son blog, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon a proposé aux syndicats, "une nouvelle convergence" avec "un appel à un rassemblement un samedi ou dimanche de mars pour entourer en masse l'action".

F.Harris--TNT