Wall Street termine en ordre dispersé la pire semaine du début d'année
La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé vendredi, le Nasdaq et l'indice S&P 500 concluant une mauvaise semaine, la pire depuis ce début d'année.
L'indice Dow Jones a grappillé 0,50% à 33.869,27 points et le S&P 500 seulement 0,22% à 4.090,46 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 0,61% à 11.718,12 points, selon des résultats définitifs.
Sur la semaine, l'indice des valeurs vedettes n'est en repli que de 0,2% mais le S&P 500 a lâché 1,1% et le Nasdaq 2,4%, leur plus médiocre performance de 2023.
"Les risques d'inflation continuent de faire monter les paris sur les hausses de taux de la Fed", a indiqué Edward Moya d'Oanda, alors que les rendements obligataires se sont nettement tendus vendredi à New York.
Les taux sur les bons du Trésor à 10 ans grimpaient à 3,74% à 21H15 GMT contre 3,65% la veille, au plus haut depuis le début de l'année.
Cette remontée du marché obligataire pesait notamment sur les actions technologiques très sensibles aux taux d'intérêt qui grèvent leurs capacités d'investissements à venir.
Le bond des cours du pétrole qui ont pris plus de 2% vendredi, après les coupes de production volontaires annoncées par Moscou, "représentaient un coup dur pour la désinflation", notait encore l'analyste d'Oanda.
Le marché va guetter mardi la publication de l'indice des prix américains à la consommation (CPI) pour janvier.
"Les investisseurs craignent que l'inflation de la Saint Valentin n'implique que les relèvements de taux intérêt de la Fed vont continuer", a encore expliqué Edward Moya.
L'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan, un peu meilleur que prévu pour sa première estimation de février (à 66,4 contre 64,9 en janvier et 65 prévu) a brièvement rasséréné Wall Street en matinée.
L'attitude des ménages "reste mitigée", a toutefois noté l'économiste de l'enquête, soulignant que l'inflation continue de peser sur le moral des consommateurs et que des inquiétudes pointent sur l'emploi. Mais le baromètre est de 6% au dessus de ce qu'il était l'année dernière à la même époque.
Par ailleurs, pour les experts de Schwab, les investisseurs ont aussi "navigué à travers une série de résultats mitigés".
Cela a été le cas d'Expedia et de Lyft qui ont fait part de résultats en-deçà des attentes.
L'action du site de voyages a chuté de 8,55% après la publication d'un chiffre d'affaires et résultat trimestriels bien en dessous des prévisions, notamment handicapés par les conditions climatiques et le chaos qu'ont connu les compagnies aériennes américaines en fin d'année. Mais Expedia a assuré que la demande rebondissait pour 2023.
Le titre du loueur de voitures avec chauffeur Lyft s'est effondré, la capitalisation de la société fondant de plus d'un tiers en Bourse, (-36,44% à 10,31 dollars) après avoir livré des prévisions moroses et perdu des parts de marché.
Les investisseurs ont été surpris par le contraste avec son rival Uber, qui est davantage tourné vers l'international et qui a affiché le meilleur trimestre de son histoire mais dont l'action a perdu 4,43% à 34,30 dollars.
Le groupe de paiements électroniques Paypal (+3,03%) a été recherché après avoir relevé jeudi soir ses prévisions pour le prochain trimestre.
L'action de la plateforme d'échanges de cryptomonnaies Coinbase a continuée d'être boudée par les investisseurs (-4,26%). Elle avait déjà chuté de plus de 14% la veille alors que le gendarme de la Bourse américaine, la SEC, a reproché à son rival Kraken d'avoir offert des transactions à l'achat et à la vente sans les enregistrer. Kraken a accepté de payer 30 millions de dollars de pénalités.
Le bitcoin également réagissait avec inquiétude à ces efforts de régulation oscillant autour de ses plus bas en trois semaines (-1,33% à 21.671 dollars à 21H20 GMT).
F.Morgan--TNT