The National Times - Après une lourde perte en 2022, Credit Suisse prévoit de terminer encore dans le rouge en 2023

Après une lourde perte en 2022, Credit Suisse prévoit de terminer encore dans le rouge en 2023


Après une lourde perte en 2022, Credit Suisse prévoit de terminer encore dans le rouge en 2023
Après une lourde perte en 2022, Credit Suisse prévoit de terminer encore dans le rouge en 2023 / Photo: © AFP/Archives

La banque Credit Suisse, qui tente de se relever d'une série de scandales retentissants et coûteux, sera encore nettement dans le rouge en 2023 après avoir essuyé sa pire perte annuelle depuis la crise financière de 2008.

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En 2022, la banque a dégagé une perte nette de 7,3 milliards de francs suisses (près de 7,4 mds d'euros), après une perte de près de 1,7 milliard en 2021, a-t-elle indiqué jeudi dans un communiqué.

Et pour 2023, la banque table encore sur une perte avant impôts "substantielle" compte tenu des frais de restructuration, qui devraient se chiffrer à quelque 1,6 milliard de francs suisses en 2023 et 1 milliard en 2024, détaille-t-elle.

"Un quatrième trimestre faible conclut une année 2022 terrible", a réagi Andreas Venditti, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier, soulignant qu'il s'agit "clairement d'une des pires années dans les 167 ans d'histoire de Credit Suisse".

"La transformation vers un 'nouveau Credit Suisse' va prendre du temps", estime-t-il.

En octobre, la banque avait dévoilé un grand projet de restructuration qui prévoit un recentrage sur ses activités les plus stables que sont la gestion de fortune, la gestion d'actifs et sa branche de détail et services aux entreprises pour le marché suisse.

Dans la banque d'affaires, ses activités de marchés de capitaux et de conseils doivent être rassemblées dans une entité appelée à devenir autonome, renommée CS First Boston, du nom d'une banque d'affaires américaine absorbée en 1990.

"Nous disposons d'un plan clair pour créer un nouveau Credit Suisse et entendons continuer à mener à bien notre transformation stratégique sur trois ans", a déclaré son directeur général, Ulrich Körner, cité dans le communiqué.

Ce projet de restructuration avait cependant été au coeur d'intenses spéculations qui avaient fait fuir ses clients. Au seul quatrième trimestre, les retraits de capitaux se sont montés à 110,5 milliards de francs suisses.

"Nous avons constaté une inversion en janvier", a toutefois indiqué le directeur financier, Dixit Joshi, lors d'une conférence téléphonique, expliquant que les retraits de capitaux s'étaient surtout concentrés sur le mois d'octobre mais avaient ralenti en décembre.

- Etape dans la banque d'affaires -

Au dernier trimestre, sa perte s'est chiffrée à près de 1,4 milliard de francs, moins lourde que redoutée notamment en raison de gains immobiliers. En novembre, la banque avait émis un avertissement sur ses résultats face aux frais de restructuration, départs de clients mais aussi de la baisse d'activité sur les marchés de capitaux, disant alors s'attendre à une perte allant jusqu'à 1,5 milliard de francs.

Par comparaison, les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne à 1,44 milliard de francs.

Au dernier trimestre 2022, la banque d'investissement du groupe a essuyé une perte ajustée avant impôts de 1,3 milliard de dollars, contre une perte de 184 millions au quatrième trimestre un an plus tôt, reflétant le ralentissement des marchés de capitaux alors que les opérations de fusions et acquisitions et introductions en Bourse ont pâti de la volatilité des marchés.

A 8h47 GMT, l'action qui a été fortement cahutée au dernier trimestre perdait 5,35% à 3,078 francs suisses, pesant sur le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, en baisse de 0,11%.

La banque a toutefois franchi une étape dans ses projets pour sa banque d'investissement. En marge de ses résultats, elle a annoncé l'acquisition de l'activité de banque d'investissement de M. Klein & Company, pour 175 millions de dollars.

En octobre, la banque avait annoncé que Michael Klein, un ancien banquier d'affaires de Citigroup, allait quitter le conseil d'administration de Credit Suisse pour participer à la mise en place de CS First Boston, dont il doit prendre la direction.

En mars 2021, la banque avait été sécouée coup sur coup par la faillite de la société financière britannique Greensill, dans laquelle 10 milliards de dollars avaient été enagés par le biais de quatre fonds, puis par l'implosion du fonds américain Archegos, qui lui a coûté 5 milliards de dollars.

Depuis mars 2021, le titre a perdu plus de 75% de sa valeur.

S.Mitchell--TNT