Retraites: raffineries, centrales, ports en grève en préparation de la mobilisation du 31 janvier
Préparer le terrain pour la grande journée du 31 janvier: contre la réforme des retraites du gouvernement, la grève a repris dès jeudi dans les raffineries, les ports, les docks et les centrales EDF, qui devraient être les seules à prolonger le mouvement vendredi.
Prévu pour durer 48H dans les raffineries, le mouvement pourrait s'achever de manière anticipée jeudi soir sur la plupart des sites TotalEnergies, a indiqué la CGT à l'AFP.
L'objectif: se préserver pour la grève nationale du mardi 31 janvier. A l'appel de tous les syndicats, elle touchera tous les secteurs: écoles, fonctionnaires, transports, services... Selon une carte mise en ligne par l'UNSA, plus de 200 lieux de rassemblements sont déjà recensés, soit autant que lors de la journée du 19.
"Les salariés qui sont dans le mouvement disent que ce serait mieux de repartir d'un bon pied mardi que de faire deux jours", a expliqué Eric Sellini, responsable CGT chez TotalEnergies.
Pour cette journée de mobilisation notamment dans le secteur de l'énergie, EDF a perdu jusqu'à 1.700 MW de puissance sur son parc hydraulique, soit l'équivalent de plus d'un réacteur nucléaire, avant un retour à la normale dans l'après-midi.
Le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE a confirmé auprès de l'AFP que "des baisses ont eu lieu cet après-midi, mais sans jouer sur la sécurité d'approvisionnement en électricité".
- "Rien ne rentre, rien ne sort" -
La Fédération nationale des ports et docks de la CGT a aussi fait état dans un communiqué d'une "forte mobilisation des travailleurs dans quasi tous les ports français, avec souvent 100% de grévistes et des ports totalement arrêtés".
Elle a appelé à poursuivre le mouvement avec un nouvel arrêt de travail d'une journée le 31 janvier, et promis d'amplifier "la lutte à compter de la semaine du 6 février par des actions reconductibles".
La réforme d'Emmanuel Macron, à laquelle s'opposent tous les syndicats et qui arrivera lundi au Parlement, conduirait à la suppression des régimes spéciaux chez EDF ou Engie (ex-GDF Suez).
La maire (PS) de Paris Anne Hidalgo a annoncé jeudi qu'elle rejoignait l'appel lancé par le patron du PCF, Fabien Roussel, à fermer symboliquement les mairies le 31 janvier, par solidarité avec la mobilisation contre la réforme des retraites.
- Robin des bois -
C'est le cas notamment à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), passée de 60% à près de 100% de grévistes, ou à celle de Donges (Loire-Atlantique), avec "50 à 70%" de grévistes. Ils étaient toujours près de 80% à la raffinerie de Normandie, et 30% sur le site de Grandpuits (Seine-et-Marne), qui est toutefois en reconversion et n'expédie plus de carburant.
Au menu de la mobilisation, également des actions "positives" à la Robin des bois, comme la gratuité dans l'énergie par exemple, afin de contrebalancer les reproches adressés après l'annonce de "coupures ciblées", notamment contre des élus.
Dès mercredi, des coupures sur des parcs éoliens et solaires dans le secteur de Montluçon ont été revendiquées par la CGT, ainsi que dans une zone industrielle à Montauban (Tarn-et-Garonne), jeudi matin. Comme à chaque fois, Enedis va porter plainte.
Quelques centaines de personnes se sont aussi rassemblées devant le site pétrochimique de Lavera, à Martigues. Parmi les participants, des dockers, des travailleurs des raffineries, mais aussi des télécoms ou des douanes.
Au port de La Pallice à La Rochelle, 140 dockers étaient en grève, soit 100% des effectifs selon le délégué syndical CGT. Et à Rouen, premier port céréalier d'Europe, une trentaine de dockers CGT bloquaient l'accès au siège administratif de la société Senalia, opérateur des principaux silos de céréales du port, a constaté l'AFP.
T.Ward--TNT