Bronchiolite: Moderna annonce des résultats intermédiaires positifs pour un vaccin
Moderna, qui a développé l'un des premiers vaccins à ARN messager contre le Covid-19, a dévoilé mardi des résultats préliminaires positifs pour un essai sur le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite, chez les personnes âgées.
Cet essai de phase 3 est mené en double aveugle sur 37.000 personnes de 60 ans et plus dans 22 pays, dont les Etats-Unis. Selon des données intermédiaires, le potentiel vaccin à ARN messager a montré une efficacité à près de 84% et a été bien toléré. Sur 64 cas de malades atteints du virus, présentant deux symptômes ou plus, 55 se trouvaient dans le groupe placebo contre 9 dans le groupe vacciné, indique le laboratoire américain.
La biotech, basée dans la région de Boston, entend désormais soumettre sa demande d'autorisation réglementaire dans plusieurs régions, dont l'Europe, d'ici à la mi-2023, pour une mise sur le marché potentielle à l'hiver 2023/24.
Le VRS est l'un des virus à l'origine de la bronchiolite, une maladie qui frappe surtout les bébés. Mais il peut également toucher les personnes âgées, pour lesquelles aucun vaccin n'est commercialisé. Il y a ainsi environ 5,2 millions de cas chaque année chez les 60 ans et plus dans les pays développés, provoquant 500.000 hospitalisations annuelles.
Chaque année, le virus provoque 30.000 morts chez les patients âgés dans les pays riches, précise à l'AFP le Dr Paul Burton, directeur médical de Moderna: "Cette maladie a un lourd tribut qui a été sous-estimé", poursuit-il. Le nombre de doses potentiellement nécessaires doit encore être déterminé.
"Une large proportion des décès liés au VRS se retrouvent dans des pays à faibles revenus, où l'accès aux soins est limité", a souligné Abdullah Baqui, professeur à l'université Johns Hopkins, principal instigateur de l'essai.
Le vaccin est actuellement en phase 1 d'essai clinique chez les enfants.
La technologie de l'ARN messager s'est révélée clé dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 et est considérée comme prometteuse dans la lutte contre de nombreuses autres maladies.
Moderna n'est pas le seul laboratoire à s'être lancé dans la lutte contre le VRS. L'Union européenne a approuvé début novembre un traitement préventif de la bronchiolite développé conjointement par AstraZeneca et Sanofi. Le nirsevimab n'est pas à proprement parler un vaccin mais fonctionne avec une même intention préventive.
Le groupe américain Pfizer a de son côté annoncé récemment des résultats positifs pour un essai sur un vaccin - administré à la mère pendant la grossesse - destiné à protéger les nouveau-nés des formes sévères de bronchiolite.
Pfizer développe aussi un vaccin VRS pour les 60 ans et plus, actuellement en cours d'examen par les autorités sanitaires américaines.
V.Allen--TNT