La rentrée littéraire marquée par la hausse des prix
La rentrée littéraire de janvier est marquée par la hausse inévitable des prix du livre, face à laquelle ceux qui s'en sortent le mieux sont les auteurs au nom célèbre.
Ces prix ont été sages ces dernières années, n'augmentant que de 3,2% d'après l'Insee. Mais en 2021, le secteur de l'édition n'a pu échapper à la hausse des coûts, surtout du papier.
Les chiffres varient en fonction des interlocuteurs, certains disant que ce coût a doublé, d'autres qu'il a gagné 40%. Le constat est le même, comme le résumait le président du Syndicat national de l'édition, Vincent Montagne, dans le journal L'Opinion début décembre: "L'augmentation du prix du livre est inéluctable".
Pour les libraires, dans ce contexte, les valeurs sûres sont les noms connus.
Parmi les centaines de titres qui paraissent à partir de mercredi et jusqu'en février, ils devraient mettre en avant Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013 qui fédère un lectorat fidèle.
"Le Silence et la Colère" (éditions Calmann-Lévy) est le deuxième volet d'une trilogie commencée par "Le Grand Monde", titre classé numéro 3 des ventes de 2022 en France par le cabinet GfK. L'auteur poursuit son exploration du roman social, qui fait revivre des Trente Glorieuses intranquilles.
Entre ces deux volumes parus à un an d'écart, et de même longueur, la différence de prix est d'un euro (23,90 contre 22,90).
L'autre événement de cette rentrée littéraire est la fin de la saga des Malaussène signée Daniel Pennac. "Terminus Malaussène" (Gallimard) promet encore de l'action, du loufoque et "un final en forme d'apocalypse hilarante" selon l'éditeur, pour cette série qui moque les codes du polar.
- Découvertes belges -
D'autres favoris des lecteurs seront probablement Véronique Ovaldé avec "Fille en colère sur un banc de pierre" (Flammarion), évoquant la réapparition d'une soeur après 15 ans d'absence, ou Marie-Hélène Lafon, prix Renaudot 2020, qui nous replonge dans le Cantal de son enfance avec "Les Sources" (Buchet-Chastel).
Gallimard publie à la fois l'animateur de l'émission littéraire Le Masque et la Plume sur France Inter, Jérôme Garcin, et la patronne de cette radio, Adèle Van Reeth. Sur le même thème: le deuil familial, respectivement dans "Mes fragiles" et "Inconsolable".
Le président de l'Académie Goncourt, Didier Decoin, et son secrétaire, Philippe Claudel, sont aussi de cette rentrée, tous deux chez Stock. Le premier avec "Le Nageur de Bizerte", fiction historique entre Ukraine et Tunisie, le second avec "Crépuscule", enquête policière dans un pays imaginaire.
Parmi les découvertes, on peut aller chercher deux Belges, Myriam Leroy avec "Le Mystère de la femme sans tête" (Seuil), sur une résistante, et Sophie Wouters avec "Célestine" (Hervé Chopin), roman qu'a aimé Amélie Nothomb.
Dans le domaine étranger, sont attendus les Américains Colson Whitehead, avec "Harlem Shuffle" (Albin Michel), ou Katie Gutierrez avec "Tout ce qui n'a pas été dit" (Flammarion).
L'on peut aussi se tourner vers des classiques. Les dernières années de deux grands auteurs de langue allemande sont à lire dans "Franz Kafka ne veut pas mourir" de Laurent Seksik (Gallimard) et dans la correspondance de Stefan Zweig avec Lotte Altmann ("J'aimerais penser que je vous manque un peu", Albin Michel).
T.Bennett--TNT