Wall Street termine en hausse après une série d'indicateurs mitigés
La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, après avoir digéré une série d'indicateurs mitigés, sans conviction néanmoins pour alimenter un dernier rebond avant la fin de l'année.
Le Dow Jones a gagné 0,53%, l'indice Nasdaq a pris 0,21% et l'indice élargi S&P 500 a engrangé 0,59%.
Les indices ont longtemps oscillé entre positif et négatif durant la séance, avant de choisir ostensiblement le vert avant la clôture.
Cette volatilité s'explique, pour partie, par l'absence de nombre d'opérateurs, à la veille du week-end de Noël, avec la perspective d'un marché fermé lundi pour cause de jour férié aux Etats-Unis.
En outre, pour les analystes de Schwab, cette hésitation tient au caractère contrasté des indicateurs macroéconomiques américains du jour.
L'indice PCE a montré que l'inflation avait sensiblement ralenti en novembre aux Etats-Unis, à 5,5% sur un an, contre 6,1% le mois précédent.
Mais Wall Street a regretté que l'inflation dite de base (hors alimentation et énergie), s'affiche à 4,7%, contre 4,6% attendu par les économistes.
"L'indicateur d'inflation favori de la Fed (banque centrale américaine) demeure très au-dessus de l'objectif" de l'institution, soit 2% par an, "ce qui conforte l'idée de taux plus élevés, et pour plus longtemps", a réagi, dans une note, Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.
Le marché obligataire a pris acte de cet état de fait et le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est tendu, à 3,74% contre 3,67% la veille.
L'enquête PCE a également montré que la consommation avait augmenté de 0,1% sur un mois en novembre, moins que prévu par les économistes (+0,2%). "Cela témoigne d'un affaiblissement des consommateurs", a commenté Sam Millette, de Commonwealth Financial Network, ce qui pourrait contribuer au ralentissement de l'économie.
L'humeur s'est améliorée un peu plus tard avec l'arrivée de l'enquête mensuelle de l'université du Michigan, selon laquelle l'indice de confiance des consommateurs est monté à 59,7 points en décembre, contre 56,8 points le mois dernier.
L'indice qui rend compte des anticipations des Américains pour les mois à venir a lui enregistré un gain plus marqué encore.
"L'attention" du marché "s'est un peu détournée de l'inflation vers la croissance", a observé Angelo Kourkafas, d'Edward Jones. "Le scénario central, c'est qu'une récession arrive, a priori modérée."
Le modeste rebond de vendredi n'a pas changé la vision de la majeure partie des opérateurs, qui ne croient plus à un dernier coup de rein des indices la semaine prochaine, pour finir 2022 avec panache.
"Le père Noël est en retard", a résumé Angelo Kourkafas. "Habituellement, on aurait déjà dû commencer à monter, et ça ne s'est pas produit cette semaine." L'analyste s'attend à des séances volatiles, mais dans des marges resserrées, la semaine prochaine.
A la cote, plusieurs valeurs ont été portées par une chasse aux bonnes affaires, notamment Alphabet (+1,76%), Amazon (+1,74%) ou le fabricant de semi-conducteurs Micron (+1,56%), qui avait glacé Wall Street mercredi avec ses prévisions moroses.
En revanche, Tesla n'est toujours pas parvenu à arrêter sa chute (-1,76% à 123,15 dollars), entamée depuis plusieurs semaines, malgré des déclarations d'Elon Musk, le patron et actionnaire de référence du constructeur de véhicules électriques, qui s'est engagé jeudi, lors d'un forum organisé sur Twitter, à ne vendre aucun titre Tesla en 2023 "et probablement pas non plus l'année d'après".
Un nombre croissant d'analystes préviennent que les difficultés ne font que commencer pour Tesla, qui fait face à un ralentissement de la demande, tandis qu'Elon Musk "s'est endormi au volant", très pris par le dossier Twitter, "alors que les investisseurs ont besoin d'un dirigeant capable de manoeuvrer dans la tempête", a averti Dan Ives, de Wedbush Securities.
Le Dow Jones, lui, a été soutenu par les valeurs dites défensives, c'est-à-dire considérées comme moins sensibles à la conjoncture, qui tiraient leur épingle du jeu, tels le groupe chimique Dow (+1,38%), McDonald's (+0,68%) ou le conglomérat industriel Honeywell (+0,73%).
W.Baxter--TNT