Grève des contrôleurs SNCF: deux trains sur trois rouleront le weekend de Noël
Seuls deux trains sur trois circuleront en France en ce weekend de Noël à cause d'une grève des contrôleurs, selon les premières estimations mardi de la direction de la SNCF, qui prévoit qu'un voyageur sur quatre verra son train supprimé.
La grève sera donc importante, mais moins que lors d'un premier weekend, du 2 au 5 décembre, quand 60% des TGV et Intercités avaient été annulés.
Vendredi, dans le détail, deux TGV sur trois devraient circuler sur les axes Atlantique et Méditerranée, et un train sur deux sur l'axe Nord. La navette Paris-Lille sera cependant quasiment normale. Trois TGV Est sur quatre rouleront.
Trois Ouigo sur quatre devraient aussi circuler. Les Intercités rouleront normalement.
Le détail pour samedi et dimanche n'a pas encore été communiqué, mais le scénario sera à peu près le même que vendredi, "avec un scénario légèrement dégradé", a annoncé Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités.
Environ 200.000 personnes ne devraient pas pouvoir voyager, sur 800.000 prévues dans les trains ce weekend.
Les clients recevront par SMS et courriel des informations sur leur train. Ils sont encouragés à avancer leur départ si possible, 120.000 places étant encore disponibles mercredi et jeudi, et peuvent échanger gratuitement leurs billets, même en ligne selon la SNCF, ou se faire rembourser.
"Les Français ont besoin de partir en vacances, j’appelle à ce que les chefs de bord retiennent cette date particulière de Noël et ne fassent pas grève", a lancé Christophe Fanichet. "Notre porte reste ouverte si les syndicats souhaitent lever les préavis".
Cette grève à la SNCF s'ajoute à une menace de grève chez Air France: deux syndicats de personnels navigants, l'UNAC et le SNGAF ont déposé un préavis de jeudi au 2 janvier mais la compagnie ne prévoit pas d'annulations à ce stade.
- Mouvement atypique -
Depuis le mois de novembre, la SNCF peine à nouer le dialogue avec le collectif de contrôleurs à l'origine de ce mouvement social. Ils réclament une meilleure reconnaissance de la spécificité de ce métier.
Le collectif national ASCT (CNA) rassemble sur Facebook plus de 3.500 membres et rejette toute accointance avec les syndicats, même s'il a dû s'appuyer sur les organisations syndicales pour porter ses revendications et déposer des préavis.
Mais la CGT-Cheminots et SUD-rail, tout en maintenant le préavis, n'ont pas appelé à la grève, laissant la porte ouverte aux grévistes.
"Nous avons tout fait pour éviter cette grève, nous avons donné toutes ses chances au dialogue social", a lancé M. Fanichet. "Nous sommes parvenus à des propositions inédites, fortes et concrètes", a-t-il souligné, demandant de nouveau aux contrôleurs de ne pas arrêter le travail.
A l'issue d'une réunion avec collectif et syndicats le 8 décembre, la direction a proposé d'augmenter la "prime de travail" des chefs de bord de 600 euros par an, dont une partie serait intégrée à leur salaire en 2024, ainsi qu'une indemnité supplémentaire de 600 euros bruts par an.
D'autres mesures spécifiques concernant l'avancement ont été mises sur la table afin de faciliter le déroulement de carrière des chefs de bord.
Ces mesures sont d'un "très bon niveau et répondent aux revendications du CNA", avait estimé dès vendredi l'Unsa-Ferroviaire, annonçant retirer son préavis de grève.
Mais le CNA, qui a souhaité organiser une consultation en ligne, a été incapable de dégager une position claire. "Nous avons décelé de nombreuses fraudes et tentatives de manipulation du vote", avait reconnu vendredi le collectif, contraint d'annuler le scrutin.
Il a ensuite confié le soin aux syndicats d'organiser des votes auprès de leurs adhérents contrôleurs. Une consultation qui n'a pas "permis de dégager une position majoritaire" chez SUD-rail, tout comme à la CGT.
A.Parker--TNT