The National Times - Joe Biden dans l'Arizona pour visiter un projet géant de semi-conducteurs

Joe Biden dans l'Arizona pour visiter un projet géant de semi-conducteurs


Joe Biden dans l'Arizona pour visiter un projet géant de semi-conducteurs
Joe Biden dans l'Arizona pour visiter un projet géant de semi-conducteurs / Photo: © AFP/Archives

Le président américain Joe Biden se rend mardi dans l'Arizona pour célébrer l'investissement massif du groupe taïwanais TSMC dans une usine de semi-conducteurs et montrer que les États-Unis sont sur le point de rompre leur dépendance aux composants fabriqués à l'étranger.

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TSMC a annoncé mardi que le site qu'il construit dans cet Etat du sud-ouest des Etats-Unis sera plus grand que prévu initialement.

Il y aura deux usines au lieu d'une seule, triplant le montant de son investissement, le faisant passer de 12 milliards à 40 milliards de dollars. La production est censée y démarrer d'ici à 2024 pour la première, d'ici à 2026 pour la deuxième.

Au total, l'entreprise taïwanaise compte créer "10.000 emplois bien rémunérés dans la haute technologie", dont 4.500 directement chez TMSC. Une fois opérationnelles, les deux usines produiront plus de 600.000 plaquettes par an ("wafers" en jargon technique).

Cette "étape majeure" est "le plus grand investissement direct étranger de l'histoire de l'Arizona et c'est l'un des plus importants de l'histoire des États-Unis", a déclaré à la presse Brian Deese, conseiller de la Maison Blanche pour les questions économiques.

Joe Biden prendra la parole sur le site de TSMC, accompagné de personnalités politiques de haut rang et de dirigeants de grandes entreprises, dont le directeur général d'Apple Tim Cook, le fondateur de TSMC Morris Chang et le patron de Micron Sanjay Mehrotra.

Le président démocrate vantera les mérites de son plan pour les semi-conducteurs, le CHIPS Act, qui prévoit près de 53 milliards de dollars pour les subventions et la recherche dans le secteur des puces électroniques.

Ce message est crucial en Arizona, un État longtemps dominé par les républicains mais devenu un champ de bataille où les démocrates regagnent du terrain.

L'annonce initiale, par TSMC, de la construction d'une usine dans l'Arizona, remonte à mai 2020, sous la présidence du républicain Donald Trump.

- Réduire la dépendance -

La majeure partie de l'approvisionnement des Etats-Unis en semi-conducteurs vient d'entreprises situées dans des pays alliés en Asie mais l'éloignement des producteurs, ainsi que les tensions géopolitiques autour de Taïwan, poussent Washington à réduire sa dépendance.

"Pratiquement toutes les grandes entreprises technologiques, y compris les entreprises automobiles et toutes les entreprises qui utilisent des technologies, craignent que quelque chose ne se passe entre Taïwan et la Chine", note l'analyste Rob Enderle.

"Il y a donc une ruée massive pour déplacer la fabrication hors de ces deux pays", ajoute-t-il.

La construction d'un site de semi-conducteurs prend plusieurs années. Mais une fois que les deux usines de TSMC seront en activité, elles "pourraient répondre à l'ensemble de la demande américaine pour les puces les plus avancées", a estimé Ronnie Chatterji, directeur adjoint du Conseil économique national pour la politique industrielle.

"C'est la définition de la résilience de la chaîne d'approvisionnement", a-t-il poursuivi.

M. Deese, l'un des conseillers les plus expérimentés de Joe Biden, a lui déclaré que la Maison Blanche axait son message autour de la renaissance de la stratégie industrielle américaine.

Pendant près de quatre décennies, le gouvernement a joué un rôle de second plan, se contentant de réduire les impôts des grandes entreprises pour attirer leurs investissements, a affirmé M. Deese.

La politique de M. Biden – à la fois avec le CHIPS Act, et une loi sur la réduction de l'inflation – consiste à utiliser de l'argent public pour attirer des investissements privés. L'objectif n'est pas d'exclure "les entreprises privées, mais au contraire, d'encourager les investissements privés à des niveaux historiques", a défendu M. Deese.

T.Hancock--TNT