La Bourse de Paris se réveille du mauvais pied
La Bourse de Paris évoluait à reculons de 0,54% lundi, inquiète de la suite des manifestations en Chine qui pourraient créer des troubles économiques et sociaux dans la deuxième économie mondiale.
L'indice vedette CAC 40 reculait de 37,27 points à 6.675,21 points vers 09H40. Vendredi l'indice avait terminé stable et connu une huitième semaine consécutive de hausse.
"Malgré l'augmentation des cas de Covid et le renouvellement des mesures Covid, des milliers de citoyens chinois se sont rassemblés pour montrer leur mécontentement à l'égard de la stratégie Zéro Covid de Xi Jinping, qui a cloué des millions de personnes chez elles pendant des mois, sans aucun progrès", commente Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.
Dimanche, une foule de manifestants a exprimé sa colère notamment à Pékin, Shanghai et Wuhan. Même si le nombre total de participants est difficile à vérifier, ces rassemblements semblent être les plus importants depuis les émeutes pro-démocratie de 1989.
De quoi soulever des "craintes que les troubles entraînent une répression plus stricte de la part des autorités chinoises en réponse", s'inquiète Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Les manifestations sont le point d'orgue d'une grogne populaire qui n'a cessé de monter ces derniers mois en Chine, l'un des derniers pays au monde à appliquer une stricte politique "zéro Covid", qui implique des confinements à répétition et des tests PCR quasi-quotidiens de la population.
L'incendie mortel survenu à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang (nord-ouest), a catalysé la colère de nombre de Chinois, certains accusant les restrictions sanitaires d'avoir bloqué le travail des secours.
Mais les manifestations de ce week-end ont fait également émerger des demandes pour plus de libertés politiques, voire pour le départ du président Xi Jinping, tout juste reconduit pour un troisième mandat inédit à la tête du pays.
Cette vague de protestations fait à la fois craindre de nouvelles mesures anti-Covid plus strictes pour endiguer la contestation et à la fois espérer un assouplissement de la politique zéro-Covid.
"La réouverture de la Chine ne sera pas un jeu d'enfant ; il semble que l'économie chinoise risque de souffrir davantage, soit en raison de mesures de confinement interminables et inutiles, soit en raison d'une grave crise sanitaire" en cas de réouverture trop rapide, prévient Ipek Ozkardeskaya.
Hormis la Chine, les investisseurs continuent de guetter les informations concernant les politiques monétaires des banques centrales et surtout celle de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Dans ce cadre, les chiffres de l'emploi américain de vendredi seront particulièrement scrutés, tout comme une prise de parole du président de la Fed Jerome Powell mercredi. Pour l'Europe, l'agenda hebdomadaire est centré sur la publication de chiffres d'inflation.
TotalEnergies en bas du CAC 40
L'action du géant français des hydrocarbures TotalEnergies glissait de 2,05% à 57,24 euros, entraînée par les cours du pétrole qui reculaient nettement lundi. Le baril américain de référence, le WTI, retombait même à un niveau plus vu depuis 2021.
Casino cède un bout d'Assai
Le groupe Casino a annoncé lundi le lancement de la cession d'une partie de sa participation dans le Brésilien Assai dont il espère tirer environ 500 millions de dollars afin d'"accélérer son désendettement". Son action grimpait de 6,82% à 11,91 euros.
T.F.Russell--TNT