The National Times - Combats meurtriers dans le sud de Gaza, l'Unrwa fragilisée pour apporter son aide aux civils

Combats meurtriers dans le sud de Gaza, l'Unrwa fragilisée pour apporter son aide aux civils


Combats meurtriers dans le sud de Gaza, l'Unrwa fragilisée pour apporter son aide aux civils
Combats meurtriers dans le sud de Gaza, l'Unrwa fragilisée pour apporter son aide aux civils / Photo: © AFP

Des combats meurtriers ont oppposé samedi l'armée israélienne et le Hamas dans le sud de la bande de Gaza, où sont piégés des centaines de milliers de civils, alors que l'agence onusienne qui joue un rôle central pour leur prise en charge est fragilisée par une polémique liée au 7 octobre.

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Israël a promis samedi d'en finir avec cette agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont huit pays ont depuis vendredi suspendu le financement, après des accusations israéliennes selon lesquelles des employés auraient été impliqués dans l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien.

Les combats s'y sont poursuivis samedi, selon des témoins, notamment aux abords des deux principaux hôpitaux, Nasser et al-Amal.

A l'hôpital Nasser, "à court de carburant, nourriture et fournitures", il reste "actuellement 350 patients et 5.000 personnes déplacées", a décrit Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), appelant de nouveau à un "cessez-le-feu immédiat".

Sept pays, dont l'Australie, le Canada, la Grande-Bretagne l'Italie et l'Allemagne ont dans la journée suspendu leur contribution à l'Unrwa, emboîtant le pas aux Etats-Unis.

Le chef de Unrwa, Philippe Lazzarini, a jugé "choquantes" ces suspensions de fonds, "en réaction à des allégations contre un petit groupe d'employés", compte tenu des mesures prises par l'agence et du fait qu'en "dépendent deux millions de personnes pour leur simple survie".

L'agence s'est séparée de plusieurs employés mis en cause et a ouvert une enquête.

- "Aucun endroit sûr" -

Israël veut "s'assurer" que l'Unrwa ne joue plus aucun rôle à Gaza après la guerre, a déclaré samedi son chef de la diplomatie, Israël Katz, le Hamas dénonçant des "menaces" à l'encontre de cette structure.

L'Unrwa a "besoin de soutien", pas qu'"on lui coupe" les vivres, a réagi l'Autorité palestinienne.

Au sud de Khan Younès, plus de 1,3 million de Gazaouis déplacés sont massés à Rafah, acculés, dans des "conditions de désespoir", contre la frontière fermée avec l'Egypte, selon l'ONU.

Les rues où s'écoulent les eaux usées sont remplies de centaines de milliers de tentes, abris dérisoires contre des pluies diluviennes, selon un journaliste de l'AFP.

"Ce qui se passe n'a pas de sens. Qu'ils ouvrent les points de passage pour que nous puissions partir! Il ne reste plus rien à Gaza", déplore Hind Ahmed, une mère de famille.

"Nous ne quitterons pas Gaza, les Juifs sont venus ici et ce sont eux qui devraient partir", l'interrompt un passant, en colère.

La ville n'est pas non plus épargnée par les bombes. "Il n'y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza. Tout ce qui est dit est faux", témoigne Mohammed Al-Chaer, un habitant de la ville, dans son quartier dévasté.

- Tentative de médiation -

L'attaque du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

En riposte, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26.257 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le dernier bilan samedi du ministère de la Santé du mouvement.

La Cour internationale de justice, plus haute juridiction de l'ONU, saisie par l'Afrique du Sud, avait appelé vendredi Israël à empêcher tout acte éventuel de "génocide" à Gaza et permettre l'entrée de l'aide humanitaire. La CIJ ne dispose cependant d'aucun moyen pour faire appliquer ses décisions.

Alors que la guerre, à son 113e jour, ne connaît aucun répit, le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis tentent une médiation pour parvenir à une nouvelle trêve, qui inclurait la libération d'otages et de prisonniers palestiniens.

Quelque 250 personnes ont été enlevées en Israël pendant l'attaque du 7 octobre et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre durant une trêve. Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, dont 28 présumés morts.

Le directeur de la CIA, le service de renseignement américain, va rencontrer "dans les tout prochains jours à Paris" ses homologues israélien et égyptien, ainsi que le Premier ministre qatari, pour tenter de conclure un accord de trêve, selon une source sécuritaire.

Plusieurs milliers de personnes ont par ailleurs participé samedi soir à des rassemblements en Israël, notamment dans le centre de Tel-Aviv, pour demander le retour des otages et la démission du gouvernement en vue de la tenue d'élections.

Mais dans une allocution télévisée, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a de nouveau martelé sa détermination: "si nous n'éliminons pas les terroristes du Hamas (...) le prochain massacre n'est qu'une question de temps", a-t-il affirmé.

P.Sinclair--TNT